101 interventions trouvées.
Pour être de véritables moteurs de la réussite scolaire de leurs élèves, les professeurs doivent être davantage acteurs, et leurs initiatives davantage reconnues. Leur implication est un enjeu essentiel de réforme. Par ailleurs, vous avez abordé le problème des intrusions dans les établissements et le rôle de l'uniforme pour enrayer ces phénomènes. Mais, à ma connaissance, un uniforme se vole ou s'emprunte : le tour est joué ! Cela ne résoudra donc pas le problème. Enfin, l'objectif de votre proposition ne saurait être uniquement l'abolition des distinctions sociales et culturelles : en effet, les propositions pour l'enseignement en France doivent avant tout viser l'amélioration du cadre d'apprentissage pour to...
Personne n'est dupe de ce qui se cache derrière la proposition de loi du Rassemblement national d'imposer l'uniforme à l'école :…
Votre proposition de loi ne tend pas à améliorer l'école ni la vie des jeunes : plutôt que de vous attaquer frontalement aux problèmes, vous cherchez à ne plus les voir. Pour cela, l'uniforme est votre solution prête à porter. En réalité, ce texte n'est que le moyen de vous en prendre à un public identifié : les enfants de confession musulmane, qui vous dérangent. Loin d'apaiser le débat et d'unir les Français dans leur diversité, vous voulez faire des écoliers et collégiens les otages de votre guerre des identités !
Plutôt que d'essayer de masquer les inégalités sociales, de les camoufler sous un uniforme, attaquons-nous à les réduire vraiment à néant ! Or vos propositions au sujet de l'ISF ou de la fiscalité du patrimoine, par exemple, montrent bien qu'en réalité, vous êtes pour le statu quo en matière d'inégalités sociales.
Par conséquent, arrêtez de chercher à les camoufler, et essayons plutôt de les annihiler. Mais vous allez plus loin encore, en demandant à chaque établissement de créer son propre uniforme – à ses couleurs, esprit d'équipe oblige ! Or, cela rendra les inégalités sociales encore plus visibles : en effet, on pourra lire sur la veste de chaque enfant s'il étudie dans une belle école du centre-ville ou dans une école de quartier prioritaire. Belle avancée !
Vous prétendez que l'uniforme permettrait de lutter contre le harcèlement scolaire. Des études ont montré que c'était faux. D'ailleurs, si tel était réellement votre objectif, vous auriez écrit une proposition de loi visant à aider les professeurs, dont 60 % estiment ne pas être formés à recueillir la parole, à repérer les cas de harcèlement et à les résoudre. L'uniforme n'empêchera ni l'homophobie, ni la grossophobie, ni le ...
L'uniforme obligatoire ne parle pas aux jeunes : il ne s'adresse qu'aux obsédés de l'islam que vous êtes. Vous estimez que la jeunesse ne fait pas suffisamment corps avec la République, mais tout ça, c'est dans votre tête ! La réalité, c'est que ces dernières années, les jeunes ont été abandonnés par le pouvoir. Qu'il s'agisse de l'uniforme proposé par le RN ou du service national universel (SNU) prôné par ...
L'instauration de l'uniforme à l'école est devenue, ces dernières années, une marotte…
…nous la réfutons comme trop sombre, sans nier l'existence de difficultés. Quant à votre opposition irrationnelle à l'enseignement dès le primaire d'une langue étrangère ou, pire encore, à l'éducation sexuelle, je vous épargne en ne m'y attardant pas. Si l'on considère le fond du problème, il est certes nécessaire de lutter contre le culte de l'apparence et de la consommation ; reste que, l'uniforme imposé, les origines des élèves se révéleraient par des accessoires, des bijoux, ou seulement par leur capacité à appréhender et assimiler les attentes du système scolaire, car notre école est celle de la reproduction sociale. Lors de l'examen du texte en commission, M. le rapporteur a été outré que je mette en doute la pertinence de la méritocratie au sein d'un système éducatif aussi inégalitair...
...e manquent pas : je citerai pêle-mêle le niveau des élèves, le recrutement des professeurs, la rémunération des personnels enseignants et non enseignants, l'inclusion des enfants handicapés, les inégalités, ou encore l'absence de mixité scolaire. Cependant, nous ne parlerons aujourd'hui de rien de tout cela, le Rassemblement national ayant préféré s'attacher à un symbole qu'il juge essentiel : l'uniforme. Cette hiérarchie des priorités, notre groupe ne la partage pas ; les arguments avancés par le rapporteur ne nous ont pas davantage convaincus que les références aux propos de Mme Macron. Assurément, il convient que l'école soit par excellence le lieu où l'enfant se voit garantir une protection contre toute forme de discrimination, de moquerie ou de harcèlement, l'école laïque devant en outre le ...
...pposées telles. Ce sont là des phénomènes auxquels il importe de réagir, car ils mettent à l'épreuve la capacité de l'institution à établir un dialogue avec les élèves et leur famille, mais les mécanismes dont ils révèlent l'existence sont bien plus profonds et complexes, exigeant une réflexion qui dépasse le cadre scolaire. Ces considérations amènent forcément à se poser la question du port de l'uniforme, mesure dont aucune étude n'a démontré à ce jour l'efficacité.
Comme il est séduisant d'imaginer que l'uniforme ferait disparaître, comme d'un coup de baguette magique ,
Du moins est-ce ce que suggère ce texte qui, en admettant que l'on consente à croire un tel propos, n'en soulève pas moins plusieurs problèmes. Tout d'abord, le port de l'uniforme scolaire n'est généralisé nulle part, même lorsque la tradition est fortement implantée : aux États-Unis par exemple, seuls 22 % des établissements publics l'imposent, et un tiers en Martinique. Ensuite, il serait payé par les familles ; dans ce cas, quid des amendements que vous aviez déposés dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances et qui prévoyaient 5 millions d'euros pour...
Le temple républicain et son uniforme ne seraient donc manifestement pas destinés à tout le monde. Surtout, cette proposition de loi s'appuie sur une certaine pensée magique, sur des intuitions, sur des croyances, et non sur des études ou des constats reproductibles. Par exemple, l'uniforme éliminerait les marqueurs sociaux et par conséquent le harcèlement. Connaissez-vous les jeunes, chers collègues ? Sous-estimez-vous à ce point le...
...rités de l'autre et ses différences ? C'est en attaquant les problèmes à la racine, non en tentant de les dissimuler, que nous ferons reculer les inégalités et le harcèlement : là réside tout le sens du programme Phare de lutte contre le harcèlement à l'école ou du délit de harcèlement scolaire. Concernant ces sujets, la majorité n'a pas attendu de régler la question du costume : elle avance ! L'uniforme améliorerait les résultats scolaires : c'est faux, toutes les études le prouvent. L'uniforme renforcerait le sentiment d'appartenance à l'établissement : soyons honnêtes, il ne renforcera rien si l'enfant étudie dans un établissement dénué de mixité sociale et qui cumule les difficultés.
En revanche, évitons de créer de nouvelles distinctions, de nouvelles fractures, à l'extérieur de l'école, en rendant l'appartenance scolaire facilement reconnaissable ! Loin d'homogénéiser les élèves, comme vous le supposez, l'uniforme deviendrait alors un facteur de discrimination entre jeunes d'écoles différentes, de quartiers différents. L'uniforme constituerait le remède aux atteintes à la laïcité, dont on a recensé, au mois de novembre, un cas pour 87 000 élèves : avouez donc que l'argument est faible, s'agissant d'imposer la généralisation d'une tenue. Surtout, celle-ci ne jetterait-elle pas un voile pudique, si j'ose di...
Quant à l'argument selon lequel l'uniforme constituerait la pierre angulaire du renforcement de la discipline et de l'esprit patriotique, je préfère répondre avec Ernest Renan que c'est le destin commun qui crée la nation, pas un vêtement totalement étranger à notre tradition, à notre histoire !
Néanmoins, soyons justes : il semble que l'uniforme influe sur l'assiduité des élèves, qui, en l'espace d'une année scolaire, assisteraient à une demi-journée ou une journée de cours de plus, ou encore évite des tensions, le matin, lorsque parents et enfants ne sont pas d'accord au sujet de la tenue choisie par ces derniers – j'ai le sentiment personnel que ce conflit, somme toute, reste assez gérable et ne nécessite pas d'immixtion urgente de la ...
L'école, notre école, est une institution de la République. Le vêtement qu'on y porte n'est pas anodin. Il dit, il peut dire quelque chose de l'attachement de l'élève à la communauté scolaire, de son souci de faire corps avec les autres, de la neutralité propice – je dirais même indispensable – à l'apprentissage des savoirs et des valeurs qui font de nous des citoyens. Aujourd'hui, il existe un uniforme dans nos cours de récréation. Un uniforme qui saute aux yeux. Un uniforme qui s'appelle la mode – la tyrannie de la mode. Un uniforme qui est inaccessible à certains de nos enfants, aux plus pauvres, à ceux dont les familles ont tant de mal à payer les factures et parfois même les repas à la cantine.