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...es témoignent de la nécessité de maintenir des identités locales. C'est une Vendéenne qui l'affirme : le français est la langue nationale et officielle inscrite dans notre loi fondamentale. En parallèle, il est reconnu que les langues de France sont notre bien commun. Elles sont une richesse culturelle indéniable. Je pense bien sûr au catalan, au corse, au créole, au gallo, au basque, aux langues régionales d'Alsace et des pays mosellans, ou encore au breton et à l'occitan – les deux dernières étant les plus enseignées dans les établissements scolaires. Vous me permettrez de penser également au poitevin-saintongeais, dont je souhaiterais que l'enseignement puisse être testé dans mon département. Chaque année, plus de 120 000 élèves apprennent une langue régionale à l'école, à travers un enseigneme...
... groupe Socialistes et apparentés soutiendra l'initiative de M. Frédéric Maillot et du rapporteur, que je remercie chaleureusement pour leur engagement en faveur de la défense de nos langues territoriales. Nous devons nous engager plus largement sur la question sans en faire une histoire de folklore et sans la minorer : par exemple, en soutenant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, la modification des modalités d'examen – qui ne permettent toujours pas la reconnaissance durable des cursus bilingues –, l'attribution de dotations spécifiques ou encore l'instauration d'une véritable loi. Nos langues exigent une politique urgente et volontariste d'aide, de soutien et de développement. Il en existe plus de soixante-dix dans notre pays, notamment dans les outre...
...ur le devant de la scène – j'ai d'ailleurs une pensée particulière pour le peuple kanak. Au-delà du contexte, cette discussion permet d'allier respect, justice et dignité de tous les Français et de toutes les Françaises, de nos parents, enfants et petits-enfants sur tous les territoires de la République. Cela paraît incroyable, mais force est de constater que proposer un enseignement des langues régionales pendant la période d'enseignement scolaire dans les académies d'outre-mer marque une rupture. Il y a quelques années, c'était encore inimaginable. Cette proposition de loi se pose comme un refus de l'exotisation des langues régionales qui ne sont ni des langues mortes ni un divertissement pour touristes. La France a longtemps refusé la diversité linguistique pourtant réelle et très ancienne. Si...
J'étais assis à cette même place, près du même collègue, quand Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, s'est dit favorable à l'enseignement des langues régionales. Mon âme créole a souri ce jour-là, heureuse de voir ma langue maternelle et paternelle, héritage de mes parents, reconnue au sommet de l'État. C'est alors qu'est née l'idée de déposer cette proposition de loi. Ce texte aurait pu s'intituler « proposition de loi visant à lutter contre l'illettrisme et le décrochage scolaire par le biais des langues et cultures régionales. » Nous priver de notre...
...ise en avant. Dans les académies de Martinique, de Guadeloupe et de La Réunion, la majorité des élèves pratiquent pourtant le créole à la maison, un bilinguisme de fait, dès le plus jeune âge, qui devrait être un atout mieux utilisé comme levier dans les apprentissages, notamment dans la maîtrise du langage et du français. Notre groupe est convaincu de l'importance et de la richesse des langues régionales. Les atouts du bilinguisme ne sont plus à prouver. L'exposition précoce à une langue favorise son apprentissage efficace et la flexibilité cognitive de l'élève qui aura ainsi plus de facilité à apprendre une autre langue vivante. Les études réalisées outre-mer montrent qu'un enseignement s'appuyant sur la langue créole permettait un meilleur transfert des compétences et une plus grande assimilat...
...rions dû aller plus loin et être plus ambitieux, je soulignerais que notre ambition se lit précisément dans le caractère obligatoire de cet enseignement. Mais une proposition de loi ne peut pas régler tous les problèmes que nous rencontrons outre-mer. Avec Frédéric Maillot et Béatrice Piron, nous voyons celle-ci comme une pierre sur le chemin vers l'apprentissage et la valorisation de ces langues régionales. Merci également d'avoir saisi l'esprit de ce texte : il ne s'agit pas d'opposer les langues, de chercher à mettre en danger la langue de la République, le français. C'est même le contraire car, comme vous l'avez tous souligné, le multilinguisme facilite la cognition et l'acquisition d'autres langues, notamment le français. Ma langue maternelle, le tahitien, m'a servi de porte d'entrée vers le ...
...les histoires de nos territoires dits d'outre-mer se transmettent de façon orale, véhiculant un patrimoine à la fois historique et linguistique. Si le bilinguisme est une chance donnée aux élèves, il est aussi indispensable à la réussite des jeunes dans leur parcours scolaire, ne serait-ce que pour mieux apprendre le français. À cet égard, il est bien plus efficace que l'interdiction de la langue régionale, souvent maternelle, qui fut imposée en Bretagne et dans les outre-mer. À La France insoumise, nous nous inquiétons aussi de la perte du nombre de locuteurs de nos langues vivantes, dans un monde de plus en plus numérique. Cette perte de locuteurs se traduit aussi par une invisibilisation numérique, pouvant conduire à une disparition pure et simple de langues, avec tout ce qu'elles représentent ...
Dans votre rapport, vous évoquez le recrutement d'enseignants par le concours du Capes, mais vous omettez d'évoquer l'agrégation de créole. Ce récent concours de l'agrégation de créole, particulièrement attendu, a produit deux premiers lauréats en 2020. L'obligation de proposer un enseignement de langues régionales dans les établissements secondaires nécessiterait des recrutements importants pour assurer son effectivité. Afin de préserver la sélectivité des concours, il pourrait être intéressant d'étaler les recrutements sur plusieurs années, avec une montée en charge progressive des enseignements. Ne conviendrait-il pas de différer l'entrée en vigueur de cette obligation d'enseignement, afin de tenir comp...
Attachés à la transmission de notre histoire et de notre culture, nous sommes évidemment favorables à la défense et à l'apprentissage des langues régionales. En revanche, j'aimerais avoir des éclairages sur les questions matérielles en suspens. Quel nombre d'heures d'enseignement vous semble-t-il approprié pour ces langues régionales ? Quelle place faut-il leur accorder dans les emplois du temps, lieu de bataille en primaire et au collège tant il est difficile d'y faire cohabiter toutes les missions que l'on attend de l'école ? Ne serait-il pas plus...
...tissage du français pour accroître les chances de réussite de leurs enfants, même si les études montrent que l'absence de prise en compte des langues parlées par les élèves a été identifiée comme l'une des raisons majeures de l'échec scolaire, voire d'un taux d'illettrisme important, notamment en outre-mer. On attend également de ces jeunes qu'ils participent activement à la survie de leur langue régionale, dont certaines sont menacées d'extinction. Il faut donc mettre en place un enseignement bilingue équilibré, ce qui nécessite des moyens. L'enseignement des langues régionales faitt face à de nombreux défis : le manque de matériel pédagogique adapté et d'enseignants formés ; la difficulté de standardiser des langues majoritairement orales ; le nécessaire renforcement des politiques locales. Comme...
À la suite de nos auditions, j'ai rédigé cet amendement en concertation avec le rapporteur. Afin de promouvoir et de préserver les langues et cultures régionales en usage sur les territoires d'outre-mer, nous voulons en assurer l'enseignement dans le parcours éducatif du premier degré des élèves, contribuant ainsi à la valorisation et à la transmission du patrimoine culturel local tout en favorisant leur réussite scolaire. Cette priorité particulière donnée aux établissements du premier degré, c'est-à-dire aux écoles maternelles et élémentaires, permet ...
Le groupe Démocrate partage l'objectif de ce texte, considérant que les langues et cultures régionales sont à la fois une richesse et un pont vers l'apprentissage de la langue française et la réussite scolaire des élèves. Cependant, si l'enseignement des langues régionales est permis à des fins de valorisation et d'apprentissage, il apparaît qu'il ne peut être rendu obligatoire d'un point de vue constitutionnel. Dès lors, cet amendement vise à laisser aux établissements la possibilité de dispens...
La réécriture proposée de la proposition de loi va dans le sens d'une meilleure réussite des élèves ultramarins. Il convient donc de préciser que cette réussite passe par un enseignement des langues régionales au sein de toutes les écoles maternelles et élémentaires. Certains réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP+) ne bénéficient pas de cette option bilingue alors que l'on y constate le plus fort taux d'illettrisme et de décrochage scolaire. L'ajout du mot « toutes » peut vous sembler anodin, mais je rappelle que l'avenir du parcours des élèves se joue dans les classes de CP, CE1 et CE2.
Ces amendements sont absolument indispensables et j'y suis évidemment favorable. Les auditions ont montré qu'il est important de mentionner de manière explicite que l'enseignement des langues régionales doit demeurer facultatif. Tel est l'objet de ces amendements de réécriture, qui permettent d'éviter un risque d'inconstitutionnalité. Ils précisent par ailleurs que le dispositif concerne les langues régionales en usage sur les territoires des académies d'outre-mer. C'est une précision de bon sens. Enfin, l'article sera applicable seulement dans l'enseignement du premier degré, lequel est prim...
... réduit à un moyen d'accéder à la langue de la République. C'est aussi une possibilité pour les élèves de se référer à une culture et à leur histoire – que la République a parfois tenté d'effacer, y compris avec les pires violences. En disant cela, il ne s'agit pas de demander réparation mais simplement de prendre acte que la France est diverse. D'une certaine manière, le français est une langue régionale de l'Europe. D'ailleurs, beaucoup de pays en Europe pratiquent le bilinguisme et défendent la cohabitation de différentes langues, car elles sont toutes issues d'une histoire. Nous serons très attentifs aux moyens qui seront consacrés au dispositif dans le projet de loi de finances, mais il ne faut pas affaiblir dès à présent la portée de la proposition. C'est la raison pour laquelle notre group...
À rebours de mon collègue Arenas, je suis extrêmement favorable à ces amendements qui offrent une faculté sans imposer d'obligation. Il est important de ne pas confondre les langues régionales ultramarines et la langue maternelle. Les intervenants en langue maternelle (ILM) permettent d'ores et déjà de travailler davantage en classe dans la langue maternelle, en particulier en Guyane, à Mayotte et en Polynésie. Il faut, certes, proposer de pratiquer les langues dans le cadre de l'enseignement des langues et cultures régionales, mais il faut aussi maintenir les ILM, qui permettent de l...
...obstacle à l'apprentissage. On constate même généralement que cela contribue plutôt à la qualité des parcours scolaires, quand les fondamentaux sont bien acquis. Malheureusement, comme l'a très bien souligné ma collègue Emmanuelle Anthoine, ce texte ne prévoit rien en matière de formation des enseignants. Or, dans toutes les régions, que ce soit outre-mer ou en métropole, la pratique des langues régionales a tendance à diminuer dans les familles. Imposer du jour au lendemain que tous les enseignants soient en mesure d'intervenir dans la langue régionale est pour le moins chimérique. Il faut être très vigilant, car le mieux est parfois l'ennemi du bien. Il conviendrait donc probablement d'adopter une démarche beaucoup plus progressive et de s'appuyer sur des projets d'établissement.
...ire. Lors des débats en séance sur le projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture, nous avons été plusieurs à mettre en avant l'incohérence qui consiste à permettre un enseignement bilingue dans certains lycées tout en maintenant les examens en français. Surtout, il n'est pas possible de suivre un enseignement en langue régionale dans les lycées, notamment agricoles. Il n'est pas logique de permettre cet enseignement à l'école primaire et au collège, puis de dire aux élèves, au moment de leur entrée au lycée, qu'ils ne doivent plus utiliser la langue qu'ils parlent en famille ou dans leur exploitation agricole. Une réflexion devra donc être menée aussi bien sur l'enseignement des langues régionales des outre-mer que sur ...
Je comprends très bien le souhait d'accélérer de l'auteur du sous-amendement et du rapporteur. Cependant, depuis l'adoption de la loi « Molac », l'article L. 312-11-2 du code de l'éducation dispose déjà que « […] la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l'enseignement de la langue régionale à tous les élèves ». Face au petit risque d'inconstitutionnalité lié à la demande de généralisation, le groupe Renaissance préfère s'abstenir sur le sous-amendemen...
Puisque la question de la formation des professeurs a été évoquée, je vais mentionner des chiffres. Ils ne sont ni de droite ni de gauche, mais ils disent très souvent la vérité. À La Réunion, on compte 496 professeurs des écoles, 32 capésiens et 2 agrégés habilités à enseigner en langue régionale créole. On voit bien que les professeurs des écoles sont particulièrement conscients de la nécessité et de l'efficacité de l'enseignement bilingue. Tant que l'enseignement en langue régionale restera une option, une partie de nous-mêmes et de notre âme créole demeurera également une option. C'est préjudiciable à la République. Je ne vois pas pourquoi les langues régionales resteraient optionnell...