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...e revenu pendant cinq ans pour une installation en ZRR, avec parfois quelques effets de bord. Ces mesures sont utiles et fonctionnent. Néanmoins, c'est vrai, aucun territoire ne peut se prévaloir d'être en situation de surdensité actuellement : la pénurie prévaut quasiment partout. Cependant, chiffres de l'Insee à l'appui, les inégalités entre les territoires sont incontestables : s'agissant des médecins spécialistes en particulier, les écarts pour 100 000 habitants vont de 75 à 650 dans l'Hexagone. Ces inégalités territoriales amplifient les inégalités sociales et de santé. Que faire ? Je le dis très humblement, je n'ai pas de certitudes sur le sujet – j'ai même changé d'avis après avoir interrogé des usagers et des professionnels de santé, après avoir lu des rapports et observé ce qui est pra...
...'il est important d'avoir en tête au moment où nous débattons d'un sujet aussi majeur : les généralistes sont de moins en moins nombreux – comme les spécialistes, bien sûr. Or ce sont ceux qui exercent au plus près de nos concitoyens dans les territoires, ceux qui représentent la porte d'entrée dans le système de santé, qui accompagnent les Français dans toutes les étapes de leur vie. Souvent, le médecin de famille vous a connu jeune et vous accompagne pendant plusieurs années. Les généralistes, disais-je, sont de moins en moins nombreux : depuis les dix dernières années, ils sont déjà 10 000 de moins et la décrue se poursuivra malheureusement jusqu'en 2026, voire jusqu'en 2030, avec le risque d'une accélération. Plus de 25 % d'entre eux ont actuellement plus de 60 ans : cela signifie que, d'ici ...
Au-delà de l'ensemble des soignants, je pense avant tout aux jeunes, non seulement ceux qui poursuivent des études de médecine, et Dieu sait qu'elles sont longues, mais aussi ceux qui envisagent de s'engager dans ce cursus et qui seront directement concernés par le sujet de l'installation. Or l'attractivité de cette profession est sur le fil du rasoir. Permettez-moi, de nouveau, de citer quelques chiffres concernant les généralistes qui, je le répète, constituent un maillon majeur du système de santé. Le métier est de m...
Grâce à ce débat, nous envoyons donc un signal à la jeunesse. Vous êtes tous attentifs sur ces bancs à adresser des signaux positifs aux jeunes, par rapport à leur métier, à l'engagement dans la société et à leurs conditions de vie, actuelles et futures. Notre discussion ne concerne pas les médecins qui, depuis trente ans, s'entassent dans certaines villes attractives, et qui, quoi qu'il arrive, y resteront pour y dérouler leur carrière comme bon leur semble. Nous ne parlons pas de ces médecins qui sont en situation de surpopulation dans quelques territoires et que nous ne dérangerons pas, mais bien des jeunes, de ceux qui, demain, seront l'avenir de la prise en charge des Français. Ne leur...
Il n'y a toujours pas de places ! Les jeunes qui veulent faire médecins sont recalés !
Je l'affirme d'autant plus aisément que je ne suis pas médecin – on ne me taxera donc pas de corporatisme –, et que je vis dans un désert médical, le Val-d'Oise, département de la banlieue parisienne qui souffre terriblement d'un manque de médecins.
Est-il pertinent de faire peser le choix de mauvaises politiques publiques du passé sur les médecins ? Cela n'a rien d'évident.
Si nous devions le faire, nous devrions être certains que cela produira des résultats ; or ce n'est pas le cas. Un médecin de moins en centre-ville ou dans les zones surdotées – mot qui ne veut rien dire –, cela ne signifie pas qu'il y aura un médecin de plus à la campagne. En revanche, cela entraînera probablement un déconventionnement supplémentaire.
Vous prenez donc un risque énorme, chers collègues. Vous allez priver des millions de Français de soins remboursés, et vous allez aggraver une médecine à deux vitesses.
Vous allez affaiblir une profession dont nous avons le plus grand besoin. Attention à ces effets indésirables ! Convaincue que votre proposition n'est pas efficace, je préfère que nous travaillions à d'autres solutions. Nous avons voté des réformes, mais elles prennent du temps – nous n'y pouvons rien. Attachons-nous à dégager du temps médical pour les médecins, car le nombre de médecins n'est pas tout : il faut aussi élargir les créneaux durant lesquels ils reçoivent des patients. Travaillons avec les médecins pour trouver de nouvelles pistes ! Pour finir, je tiens à dire tout le respect que nous avons pour les médecins, dont nous connaissons les difficultés.
Les députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires partagent un même constat : non seulement nous manquons de présence médicale, mais encore les professionnels de santé sont mal répartis sur le territoire. Une réponse a été apportée au premier de ces problèmes : nous sommes passés du numerus clausus au numerus apertus. En revanche, le choix d'installation des médecins reste exclusivement guidé par l'attractivité des territoires. Malgré tous les efforts d'accompagnement des collectivités, les inégalités territoriales se creusent. Les chiffres sont éloquents : entre 2010 et 2023, le nombre de médecins par habitant a augmenté de 27 % dans les Hautes-Alpes, tandis qu'il a chuté de 15,7 % dans la Creuse. Il faut incontestablement des solutions nouvelles : c'est l...
Si nous comparions la carte des déserts médicaux avec celle des votes pour le Rassemblement national, nous constaterions que les députés de notre groupe ont souvent été choisis par les habitants des déserts médicaux pour les représenter. Sur le fond, vos amendements opposent les groupes et les territoires, tout comme ils opposent les médecins et leurs patients. Vos motivations sont partisanes et électoralistes : vous voulez faire croire aux habitants des déserts médicaux que vous résoudrez leurs problèmes d'un coup de baguette magique. En réalité, il n'y a pas de zones surdotées à vider au profit de zones sous-dotées. Votre remède est pire que le mal – je le dis d'autant plus facilement que je suis élu d'un département qui est partic...
Vous allez détourner des jeunes médecins de la médecine de ville, alors que nous en avons fondamentalement besoin. Vous allez favoriser le déconventionnement et une médecine à deux vitesses au profit des plus riches. Le problème est certes que nous manquons de médecins dans les déserts médicaux, mais surtout que nous manquons de médecins tout court, à cause de la politique que vous avez menée pendant des décennies.
Il est urgent de moduler les tarifs de la consultation à la hausse dans les déserts médicaux, sans surcoût pour le patient, pour attirer des praticiens sans dégoûter les autres. Il est urgent de former davantage de médecins, car le numerus apertus reste largement insuffisant. Il est urgent d'orienter les jeunes originaires des déserts médicaux vers la médecine, pour qu'ils exercent dans ces territoires. Il est urgent de décharger les médecins de tâches et de certificats médicaux non prioritaires. En conclusion, on ne peut pas contraindre les médecins quand on n'a plus de médecins. Quand on n'a plus de médecins, on ...
En effet, le texte initial qu'il avait déposé faisait référence à la régulation. Thomas Mesnier, qui ne siège plus parmi nous, ancien rapporteur général de la commission des affaires sociales et médecin urgentiste, avait également déposé un texte en ce sens, ayant compris qu'il faudrait tôt ou tard franchir le pas.
Quant aux députés du groupe Rassemblement national, à qui je rappelle que le manque de médecins concerne l'ensemble des circonscriptions rurales, ils ont une nouvelle fois donné la preuve qu'ils choisissent systématiquement le renoncement national, jamais le courage !
Quelle que soit son opinion – et je respecte les avis contraires au mien –, chacun doit peser sa décision. Sachez que j'ai déposé une proposition de loi visant à réguler l'installation des médecins à l'époque du président Sarkozy ; j'ai été battu. Je l'ai déposée de nouveau à l'époque du président Hollande, puis lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, et j'ai été battu par deux fois.
Je développerai mon argumentaire en quatre points et sans aucun corporatisme – car je vous assure que je voterais cette mesure si je l'estimais bénéfique. Je pense que le remède est pire que le mal. Premièrement, toutes les circonscriptions manquent de médecins, comme l'ont rappelé plusieurs orateurs. Nous ne saurions contraindre les médecins alors que leur nombre est réduit. Deuxièmement, nous ne saurions les rendre responsables de trente ans d'errances en matière de politique sanitaire. Rendez-vous compte : on tient aujourd'hui responsables les médecins qu'on applaudissait hier, pendant la pandémie de covid-19.