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Interventions sur "langue"

343 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Nous avons tous conscience que nos valeurs sont de plus en plus attaquées, que notre réputation se trouve de plus en plus mise en cause par certains peuples ou certains États et que la place de notre langue est contestée. Il s'agit d'une tendance lourde, non imputable à telle ou telle action gouvernementale. Nous devons nous poser cette question préoccupante : comment peut-on construire une politique de coopération dans une atmosphère de relatif déclin séculaire de la présence occidentale, européenne et française dans ces pays ? Si vous en avez l'occasion, je vous conseille de lire le compte rendu ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCarlos Martens Bilongo :

...ushikiwabo ; on peut s'étonner de cette élection dans la mesure où l'enseignement du français décline dans ce pays par rapport à l'anglais. Au-delà de cette légitimité plus que discutable se pose la question du déploiement, par l'OIF, de dispositifs concrets : que compte-t-elle faire avec les pays comptant le plus de locuteurs français, comme la RDC ? Il convient d'insister sur la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, sur le soutien à l'éducation, à la formation, à l'enseignement supérieur, à la recherche et au développement, ainsi que sur l'approfondissement de la coopération économique au service du développement durable. Les missions de l'OIF impliquent également de promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l'Homme. Aussi, comptez-vous dénon...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoris Hébrard :

... le langage courant des Français – que l'on songe à la publicité – comme dans les discours politiques. Chaque année, des mots tirés de l'anglais alourdissent notre vocabulaire. En 2014, 14 % des nouvelles entrées dans le dictionnaire étaient des anglicismes, cette proportion ayant atteint 22 % en 2022. Les circulaires ministérielles acceptent davantage les anglicismes que l'Office québécois de la langue française ; les Québécois défendent d'ailleurs plus la francophonie que nous. Si encore ce mouvement conduisait à ce que la majorité des Français maîtrisent la langue de Shakespeare, on y trouverait une consolation, mais notre pays se classait, l'année dernière, à la trente-sixième place sur quatre-vingt-huit pays dans ce domaine – et ce classement me paraît fort indulgent à notre égard. Quelle e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

La question implicite de notre collègue a trait à l'application de la loi Toubon, qui avait pour objet de proscrire certains emprunts abusifs à la langue anglaise. Fortement contestée au moment de son élaboration, son application est, tous gouvernements confondus, extrêmement discrète.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Guiniot :

Rattachée à la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, la francophonie figure dans votre portefeuille. Cette compétence ne constitue cependant pas une simple ligne supplémentaire dans vos attributions : elle concerne tous les locuteurs français. Elle consiste également à entretenir et à valoriser notre langue millénaire en constante évolution. Malheureusement, la langue de Molière est en perte de vitesse et elle se trouvera peut-être bientôt en dérapage incontrôlé. Que ce soit sur notre continent ou en Afrique – qui compte la moitié des francophones de la planète –, on constate que le rejet de notre pays et de nos forces armées s'accompagne de celui de notre langue. Le président Bourlanges a évoqué c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Jolly :

...perte d'influence, si ce n'est française, du moins francophone et francophile. Au XVIIIème siècle, les populations francophones d'Acadie ont subi une déportation massive et un nettoyage ethnique visant à éradiquer l'influence française. Nous avons le devoir d'agir pour maintenir l'héritage français dans cette région. Que comptez-vous faire : vous battre pour défendre cet héritage, ou laisser la langue, la culture et les populations françaises disparaître ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur :

... cadre de notre discussion. Nous ne sommes pas sous la Coupole. Nous ne sommes pas un aréopage d'éminents linguistes ou de grammairiens. Nous sommes des députés : le débat est donc exclusivement politique. L'écriture inclusive découle en effet d'une volonté politique représentée par une partie de notre hémicycle qui souhaite, dans une entreprise de déconstruction de notre société, s'attaquer à la langue après s'être attaquée à d'autres institutions. Simone de Beauvoir n'aurait jamais imaginé écrire Le Deuxième Sexe en écriture inclusive. L'idéologie de déconstruction défendue par certains conduit à des situations paradoxales, pour ne pas dire absurdes, puisqu'elle considère que la langue serait le support d'une oppression patriarcale, alors qu'elle n'est qu'un vecteur de pensée. La langue...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Brugnera :

Cette proposition de loi vise prétendument à interdire l'écriture inclusive. Mais en la lisant avec attention, on constate qu'il s'agit en fait de revenir en arrière et de gommer les femmes de la langue française. Pour la plupart des gens, l'écriture inclusive se confond avec l'usage du point médian ou du tiret médian suivi d'un e, comme dans « habitant.e ». On voit bien ici la divergence entre la forme écrite et la forme orale et la difficulté à lire ce mode d'écriture – mode d'écriture qui pose des problèmes d'apprentissage de la lecture et de compréhension, en particulier pour les personnes ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

L'écriture dite inclusive s'est répandue de manière virale dans la société française, à l'université et dans certaines administrations publiques. Le propos de ce texte n'est pas d'ouvrir un débat entre grammairiens ou d'instituer on ne sait quelle police de la langue. La représentation nationale n'a ni ce type de compétence ni cette prétention. Notre propos est de défendre la langue de la nation, une langue parlée, chantée, écrite, qui est un bien commun également partagé par tous les citoyens français et par 500 millions de francophones. Les fondements de l'écriture inclusive ne relèvent pas, comme voudraient nous le faire croire ses partisans les plus habi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLéo Walter :

...nt, il est cocasse de noter que les quatre seuls noms « neutres » que vous avez trouvés pour contrer les arguments du HCE – « je », « tu », « nous » et « vous » – sont des pronoms personnels qui n'ont rien de neutre puisqu'ils changent de genre en fonction de la personne qu'ils désignent. Cocasse, également, votre citation de George Orwell, dont le roman est une démonstration de la façon dont la langue façonne la pensée et le monde, soit la thèse exactement inverse de la vôtre. Cocasse, enfin, que vous citiez l'Académie française pour tenter de prouver que ces grammairiens n'auraient pas façonné la langue à l'avantage de leur sexe. Je vous renvoie à ce qu'en disait, à la fin du XVIIe siècle, l'académicien François-Eudes de Mézeray, chargé d'en établir les règles. Il indiquait préférer l'ancien...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Le français, langue officielle de notre nation, constitue un précieux témoignage de plusieurs siècles d'histoire. Généralisé dans les actes administratifs dès 1539, c'est un pilier de notre République. Son importance a été renforcée par la révision constitutionnelle de 1992 conférant une valeur constitutionnelle à la langue française. La loi de 1994 relative à l'emploi de la langue française dispose que cette derniè...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Esquenet-Goxes :

...e « les administrations relevant de l'État doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques ». Votre demande est donc déjà satisfaite et ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes. Cette règle claire, inchangée depuis, était bienvenue. La diffusion dans l'administration de l'utilisation du point médian portait en effet atteinte à l'intelligibilité de la loi et à l'accessibilité de notre langue. Au-delà de son utilisation par les agents publics, la langue française doit être la plus simple possible pour assurer la transmission à l'école. La circulaire du ministre de l'Éducation nationale de 2021 indique ainsi qu'il convient « de proscrire le recours à l'écriture dite inclusive, qui utilise notamment le point médian [en ce qu'il] constitue un obstacle à la lecture et à la compréhension d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

...naire comme un nom masculin, plusieurs femmes de votre groupe se présentent comme députées. L'usage de l'écriture inclusive n'est donc pas l'apanage des communautaristes ou des wokistes. Avec l'interdiction de l'écriture inclusive, des millions de documents officiels devront être remplacés, notamment ceux avec la mention « né(e) ». L'écriture inclusive n'est pas un phénomène nouveau affectant la langue française à l'instar d'une maladie, comme vous l'écrivez dans votre exposé des motifs. La féminisation des noms de métiers existait déjà au Moyen Âge. Amin Maalouf, élu à la tête de l'Académie française, sans être favorable à l'écriture inclusive, reconnaît qu'elle met le doigt sur des difficultés, notamment celle selon laquelle des mots sont féminins ou masculins sans autre logique que leur héri...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Patrier-Leitus :

 « Ma patrie, c'est la langue française. » Ce mot d'Albert Camus aurait pu être celui d'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française à laquelle la nation a rendu un dernier hommage hier après-midi. Elle rappelait à chacun de ses interlocuteurs que ce n'était pas elle qui était immortelle mais la langue française, dont elle avait fait le combat de sa vie. Nous souhaitions saluer sa mémoire. Les dépu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Taillé-Polian :

...e ce qui vit et vivra, se développe et se développera, car c'est le sens de l'histoire, je vais faire une ode à l'écriture inclusive. Elle bouscule notre imaginaire collectif empreint depuis des siècles de domination masculine, qui s'impose à nous, malgré nous. Elle permet de diversifier nos représentations. Elle redonne du pouvoir à celles dont on nie une part d'existence depuis si longtemps. La langue est puissante lorsqu'elle permet à chacun et à chacune de se sentir exister à travers les mots. Le langage est le reflet des évolutions de notre société. Désormais, les femmes sont présentes partout. Les reconnaître par la langue est une aspiration à l'égalité. Vouloir figer la langue en dehors du réel langagier de notre époque et en dehors du champ social et politique relève soit d'une ignorance...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Froger :

...nt ainsi de faire figurer des expressions comme « toutes et tous », qui ne nuisent pourtant pas à la compréhension des phrases. Le rapporteur souhaite revoir la rédaction, mais la définition demeure large. Enfin, le texte comporte si peu de nuances que ses auteurs, aveugles aux enjeux d'égalité entre les hommes et les femmes, voient dans toutes les formes de l'écriture inclusive une atteinte à la langue française. Par ailleurs, le personnel des administrations et de l'enseignement scolaire et supérieur doit-il être instrumentalisé dans cette querelle qui repose sur une vision caricaturale de la langue et, plus largement, de la culture française ? Nous devons faire preuve de mesure. En interdisant l'écriture inclusive dans le service public scolaire et dans celui de l'enseignement supérieur, dan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur :

...ette circulaire. L'amendement de réécriture que je soutiendrai satisfait votre volonté de voir ce qu'a écrit très justement Édouard Philippe devenir la norme pour les actes administratifs. Je vous renvoie à l'ordonnance de Villers-Cotterêts, qui ne disait pas autre chose concernant l'utilisation du français. Une approche faussée de cette ordonnance prétendait qu'elle instituait le français comme langue officielle du royaume. En réalité, elle n'a pas mis un terme aux langues régionales. Elle ne concernait que les actes émanant de l'autorité royale, afin qu'ils soient compris partout et par tous. Ce rappel de la hiérarchie des normes est nécessaire pour dissiper quelques incompréhensions. Vous avez également évoqué la liberté universitaire. Il n'est pas question de s'immiscer dans la liberté qu'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

...donné lieu à des œuvres magnifiques, comme ces vers de François Villon dans Ballade des pendus, « Frères humains qui après nous vivez, n'ayez contre nous les cœurs endurcis ». Ce vers splendide parle à toute l'humanité, sans qu'on se pose la question du genre auquel il s'adresse. Enfin, la féminisation des titres est certes importante. Mais quand elle donne lieu à des formes variables, la langue n'est plus le bien commun qu'elle doit être.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Legrain :

...re réécrire une loi aussi ignare qu'inutile. Une audition de plus et vous l'auriez peut-être abandonnée ! Vous auriez pu entendre les personnes concernées par les troubles de l'apprentissage, à qui vous prêtez un combat qui n'est pas le leur. Vous auriez dû alors leur expliquer pourquoi vous vous évanouissez à la moindre mention d'une simplification de l'orthographe. Vous êtes les chantres d'une langue française figée fantasmée, ou plutôt évoluant au gré de vos fantasmes, le seul néologisme que vous acceptez étant l'anglicisme wokisme. Ne vous cachez pas derrière votre petit point médian ! Votre problème, monsieur le rapporteur, c'est l'émancipation des femmes. Votre inconscient vous trahit quand vous citez en exemple la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, alors qu'elle excluait le...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Raux :

J'ai une confession à vous faire : je me suis converti. Amoureux de la langue française, j'étais un professeur habitué à manier une langue que je considérais comme sacrée, figée. J'étais un peu rigoriste sur les bords, figé moi aussi. J'avais oublié que de nouveaux mots entrent tous les ans dans le dictionnaire, dont beaucoup sont étrangers. J'avais oublié que la langue d'oïl du XIIe siècle n'était pas le moyen français du XIVe, que l'imparfait du subjonctif que j'adore ch...