Interventions sur "juge"

184 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac :

Ce que prévoit l'article est très contesté, c'est le moins que l'on puisse dire, et notre collègue Garrido vient de l'exprimer avec des mots très forts. La procédure de saisie des rémunérations concerne très souvent des populations vulnérables, même si ce n'est pas systématique. Le risque est de voir de nombreux justiciables s'abstenir de recourir à la saisine a posteriori du juge, que vous mettez en avant. Je crains donc que cette réforme ne se traduise par un recul du droit pour les plus faibles. Une partie de votre argumentation pour la justifier repose sur la surcharge de travail des greffiers mais, plutôt que de mieux les rémunérer et d'en recruter davantage, vous préférez dégrader le droit et remettre en cause le principe de gratuité. Telles sont les raisons qui ju...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaquel Garrido :

...ement de sa dette. C'est incompréhensible ! La justice doit être équilibrée. Or vous ne savez pas comment le créancier gagne sa vie, vous ne connaissez pas sa situation alors que le salarié n'a que son salaire pour vivre. C'est la réalité sociologique de notre pays. Le droit sacralise donc une partie du salaire en consacrant son insaisissabilité, qui se traduit par l'exigence de l'autorisation du juge pour une saisie sur compte. Peut-être que cela ne vous gêne pas que l'on saisisse une partie de vos indemnités, car vous gagnez 5 000 euros par mois. Il vous restera donc de l'argent. Pour la moitié des Français, qui gagnent moins de 1 850 euros par mois, la situation est bien différente ! Votre attitude est en total décalage avec l'état du pays. Regardez-le en face ! Laissez les juges faire le...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

Vous prévoyez de décharger le juge de sa compétence en matière de saisie des rémunérations pour la transférer au commissaire de justice. Cette mesure gestionnaire risque d'aggraver les situations de surendettement car elle peut entraîner de lourdes difficultés financières pour des personnes se trouvant dans des situations le plus souvent précaires. Nous partageons votre objectif d'accélérer les délais de jugement, que vous avez e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Je prendrai un moment pour répondre aux différents intervenants. Madame Garrido, je vais prendre un exemple pour que ma réponse soit plus claire. M. A., un salarié qui gagne le Smic, engage une procédure judiciaire à l'encontre d'une entreprise du CAC40, la société B, qui gagne des millions d'euros. Il s'adresse donc au juge de première instance car il estime avoir souffert un préjudice et obtient gain de cause avec la condamnation de la société B à lui verser 50 000 euros. C'est une très bonne chose pour M. A.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Alors que la procédure a déjà duré dix-huit mois, la société B fait appel de la décision. La juridiction d'appel confirme le jugement rendu en première instance condamnant la société B au paiement de la somme de 50 000 euros. Certes, il ne s'agit pas d'une saisie sur rémunération, c'est donc peut-être un mauvais exemple.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Il n'en reste pas moins que M. A., un salarié modeste, sans cette réforme, devrait, pour faire exécuter la créance constatée par le titre exécutoire que constitue la décision de justice, saisir le juge de l'exécution.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

... voire deux ans et demi, après la naissance du préjudice et le début du procès. Madame Bordes, le caractère liquide, certain et exigible de la créance est constaté à l'issue de la procédure, dans la décision de justice valant titre exécutoire, que le commissaire de justice n'a qu'à vérifier. Les difficultés que vous avez évoquées sont donc déjà palliées. Par ailleurs, il est faux de dire que le juge n'interviendrait pas. En effet, le commissaire de justice délivre un commandement de payer au débiteur que celui-ci peut contester auprès du juge, saisi a posteriori. L'intervention du juge a priori est inutile puisque le rôle du juge de l'exécution se limite à la vérification du titre exécutoire afin de s'assurer que la créance est bien liquide, certaine et exigible. Ce contrôle se...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Schreck :

...garde des sceaux, vous assimilez la saisie de rémunérations des salariés au droit commun des voies d'exécution, alors que de telles saisies sont tout à fait particulières. Elles exposent les salariés à des prélèvements non négligeables sur leur salaire, pendant des années, au profit de leur créancier, dès lors que celui-ci dispose d'un titre exécutoire. Actuellement, pour offrir des garanties, le juge judiciaire est donc présent à toutes les étapes de la procédure, depuis la conciliation jusqu'à la répartition des montants saisis entre les créanciers. Ce projet de loi lui substituera un commissaire de justice. C'est dommageable parce que celui-ci est au service d'une partie et rémunéré par elle. En matière d'indépendance, on fait mieux ! J'ajoute que le présent texte complique encore une proc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndrée Taurinya :

...e : le néolibéralisme. Vous l'avez dit : la logique de ce texte est de faire des économies, de libérer des équivalents temps plein. Pour notre part, nous pensons qu'il faut plutôt partir des besoins pour définir les emplois nécessaires – c'est même primordial pour les services publics, mais cela contredit votre logique de casse de ceux-ci. L'article 15 visait à transférer certaines fonctions du juge des libertés et de la détention à un magistrat du siège du tribunal judiciaire ; le présent article déchargera pour sa part les juges d'une de leur prérogative au profit des commissaires de justice. La logique est la même et a été dénoncée par le rapport « Rendre justice aux citoyens » de Jean-Marc Sauvé. Ce rapport, partant du constat d'une surcharge des services, demandait une réponse approfon...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Bordes :

La version initiale du texte – comme l'actuelle – prévoyait que la saisine du JEX aurait lieu par assignation. Pour reprendre l'expression de la rapporteure du texte au Sénat, Dominique Vérien, les sénateurs ont « simplifié » cette procédure, en prévoyant une saisine sur « simple requête » – c'est ce qui leur a rendu acceptable l'instauration d'un contrôle a posteriori du juge. Le présent amendement vise à rétablir la saisine sur requête car c'est une modalité plus simple et moins onéreuse. Je l'ai déjà indiqué, la saisine sur assignation est coûteuse et éloigne les justiciables du droit. Elle doit être rédigée par un avocat puis délivrée par un commissaire de justice, ce qui prend du temps et coûte de l'argent, alors que les populations concernées sont parmi les plus...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Nous avons déjà eu ce débat en commission. Lorsque le commissaire de justice contrôlera la créance et le titre exécutoire, il engagera sa responsabilité et aura donc intérêt à s'assurer que le titre est valable et la créance certaine, liquide et exigible. Vous demandez que la saisine du juge, possible à l'issue de la délivrance du commandement de payer, ait lieu non par assignation, mais sur requête. Or cela nuirait à votre objectif de protection du débiteur. Une saisine du JEX par requête ne permettrait pas la suspension de l'application du commandement de payer ; un mois après la délivrance de celui-ci, il n'aurait plus la possibilité de se retourner. En outre, une saisine par req...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

C'est un amendement de repli. Si vous n'acceptez pas que le juge reste maître de la procédure, acceptez au moins que son intervention a posteriori soit digne de ce nom. Il doit pouvoir contrôler d'office la validité du titre exécutoire – l'alinéa 32 du présent article prévoit simplement un tel contrôle pour le montant des frais d'exécution. Cela protégerait les débiteurs d'éventuelles erreurs, notamment de créances prescrites.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Je suis d'accord avec vous, mais votre demande est satisfaite. Le juge de l'exécution, quand il sera saisi par le débiteur, contrôlera évidemment le titre ainsi que l'ensemble des frais, comme sa fonction l'exige.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaquel Garrido :

Vous l'avez compris, le présent amendement vise à maintenir le rôle actuel du juge, en prévoyant que le commandement aux fins de saisie de rémunérations délivré par le commissaire de justice au débiteur n'intervienne qu'après une vérification du juge. Vous le savez, si le juge doit intervenir, c'est non seulement pour contrôler le fond, la validité du titre exécutoire, mais aussi pour déclencher des procédures de médiation, qui sont fructueuses. Je suis frappée : alors que, d'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Sur le fond de l'amendement, votre demande est satisfaite. Le juge intervient a posteriori. Dans le mois suivant la délivrance du commandement de payer, bien évidemment, le commissaire de justice a la possibilité de trouver un accord à l'amiable avec le débiteur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Bonjour à tous, chers collègues ! Nous entamons une longue journée, qui, je l'espère, nous permettra d'avancer dans l'examen du projet de loi. Nous passons à un autre sujet avec ces amendements identiques, qui visent à ce que le juge d'instruction motive systématiquement ses décisions de mise en examen – ce qui n'est pas le cas dans la pratique, nous le savons tous, pour des raisons plus ou moins recevables. La motivation de la décision est souvent présentée après coup et de manière imprécise. Nous sommes plusieurs à trouver important que la décision de mise en examen soit systématiquement motivée par le juge d'instruction. I...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmeline K/Bidi :

Notre collègue Philippe Gosselin ayant dit l'essentiel, je serai brève. Une personne qui souhaite déposer un recours à l'encontre d'une décision de mise en examen doit connaître les faits qui lui sont reprochés pour pouvoir la contester et se défendre. On nous dira certainement que la motivation systématique de la décision prendra un temps fou au juge d'instruction et au greffier. Comme toujours, on gère la pénurie : faute de personnels dans la justice, on ne motive pas les décisions…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Nul ne conteste que la motivation systématique de la décision de mise en examen par le juge d'instruction alourdirait la procédure, mais faut-il rappeler qu'il s'agit d'un sujet grave ?