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Interventions sur "indexation"

75 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour, rapporteure :

...nduirait à un choc important sur le marché du pétrole. Le baril pourrait atteindre un niveau historique de cent cinquante dollars. Ceci plongerait des centaines de milliers de personnes dans la famine à travers le monde. Après deux ans de crise sévère, nos économies ne sont toujours pas en mesure de faire face à de tels chocs extérieurs. Il faut que notre système soit mieux préparé à l'avenir. L'indexation des salaires sur l'inflation est un filet de sécurité essentiel : elle est indolore quand l'inflation est basse et elle permet d'éviter l'explosion de la pauvreté quand elle est haute. L'ensemble des acteurs auditionnés constatent que la seule chose qui permet au pouvoir d'achat des salariés en France de ne pas s'effondrer totalement, c'est qu'un salaire au moins est indexé sur l'inflation : le ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Ferracci :

Protéger le pouvoir d'achat des Français est une impérieuse nécessité. Le Gouvernement et la majorité présidentielle l'ont fait, ces derniers mois et ces dernières années, avec des moyens inédits. La proposition que vous nous faites ne répond pas à cette exigence. Elle est anachronique, inefficace et dangereuse. Elle est anachronique, car l'indexation des salaires a existé : introduite en 1952 par Antoine Pinay, elle a été, au tournant des années 1970, à l'origine de l'apparition du chômage de masse dans notre pays, en déconnectant le niveau des salaires de la productivité des entreprises. C'est pour cela qu'elle a été abandonnée en 1983. Elle est inefficace au regard de son objectif consistant à maintenir le pouvoir d'achat. Concrètement, el...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVictor Catteau :

...e. Nous reconnaissons le besoin impérieux de trouver des solutions. Cependant, le chemin que nous emprunterons est crucial. L'histoire nous a enseigné que les bonnes intentions ne garantissent pas les bons résultats. Ironiquement, il n'est pas inutile de rappeler que c'est sous un gouvernement de gauche, celui de Pierre Mauroy alors que François Mitterrand était Président de la République, que l'indexation des salaires sur l'inflation a été supprimée. Un exemple éloquent qui montre que les solutions d'hier ne sont pas toujours celles d'aujourd'hui. La présente proposition de loi, bien qu'audacieuse, risque de nous entraîner dans un cycle perpétuel de hausse des salaires, de hausse des prix et d'inflation accélérée. Un cercle vicieux qui, loin de résoudre le problème, pourrait malheureusement l'exa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

...emandons-nous avec ce texte ? Quelque chose de finalement modéré : qu'en période d'inflation, les salaires augmentent au minimum autant que l'inflation. En un an, les salariés français – qui travaillent dur, se lèvent tôt le matin pour aller au boulot – ont perdu en moyenne 2 % de salaire. En vérité, il est question de 3 % pour la France du milieu. La France d'en bas est heureusement sauvée par l'indexation du Smic sur l'inflation, tandis que la France d'en haut bénéficie de l'augmentation des revenus du capital et peut négocier à titre individuel. Il s'agit ici de protéger cette France du milieu, aujourd'hui obligée de se serrer la ceinture, en indexant les salaires sur l'inflation. Nous aurions pu demander que les salaires soient indexés sur les dividendes – les salaires auraient alors progressé ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Juvin :

Je partage la préoccupation de la rapporteure et de mes collègues sur le faible niveau des salaires et sur l'absolue nécessité de trouver des pistes pour les augmenter. Toutefois, dans les entreprises qui font peu de marges et qui n'ont pas la possibilité de répercuter la hausse des coûts de fabrication sur le consommateur, car c'est bien de cela qu'il s'agit, l'indexation sera certes favorable aux salariés mais risque aussi de les fragiliser. Cela déboucherait en effet probablement sur des licenciements partiels, voire la fermeture de l'entreprise. Bref, le remède, pire que le mal, pourrait avoir des conséquences négatives bien plus durables que l'épisode actuel d'inflation. André Bergeron écrit au sujet de l'indexation, dans ses Mémoires : « Nous avons ob...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Leclercq :

Nous examinons aujourd'hui une proposition de loi qui a tout de la fausse bonne idée et, s'il y en a de moins graves que d'autres, l'indexation des salaires sur l'inflation en est une particulièrement dangereuse. En proposant de revenir à une politique économique digne des années 1960, nos collègues de La France insoumise semblent oublier plusieurs paramètres de l'économie dans laquelle nous évoluons aujourd'hui. Tout d'abord, nous ne sommes pas dans une économie administrée. Peut-être le regrettez-vous mais, en 2023, ce n'est pas l'Éta...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElie Califer :

...marge des entreprises et que le Gouvernement peine à juguler, les familles françaises sont peu à peu asphyxiées financièrement. En Guadeloupe, cette inflation frappe des prix structurellement élevés. À cette crise conjoncturelle s'ajoute une crise structurelle : celle du niveau des prix dans certains territoires et du niveau global des salaires. Dans ce contexte, notre groupe est convaincu que l'indexation des salaires sur l'inflation telle que vous la proposez est une des réponses cruciales à la perte de pouvoir d'achat des ménages causé par le pic inflationniste, observé depuis deux années. Elle est aussi un élément dans la lutte contre la précarité des ménages. Le groupe Socialistes et apparentés votera donc pour cette proposition de loi, mais s'interroge néanmoins à propos de quelques points r...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Gernigon :

La proposition de loi, sous couvert de protection des salariés face à l'inflation, menace en fait l'équilibre précaire de notre économie et le tissu social qui unit les citoyens de notre pays. Le groupe Horizons prend fermement position contre ce texte car il est de notre responsabilité de préserver non seulement la prospérité présente, mais aussi l'avenir de notre économie. L'indexation automatique des salaires sur l'inflation, séduisante en apparence, engendrerait une rigidité catastrophique pour nos entreprises. Cette mesure, en créant une spirale inflationniste, ne ferait qu'alimenter le feu qu'elle prétend éteindre. La conflictualité sociale que cette mesure pourrait engendrer n'est pas souhaitable. En effet, envisager une commission mensuelle pour discuter de l'indice de r...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

La proposition de loi prévoit une indexation sur l'inflation des salaires du privé et du public inférieurs à deux fois le salaire médian. L'inflation a atteint 5,6 % sur un an en septembre 2022, avec des pics à 10 % pour l'alimentation et 18 % pour l'énergie. Les prix ne cessent d'augmenter et les salaires stagnent. 51 % de la population disent se priver, occasionnellement ou régulièrement, d'un repas et 10 % déclarent ne pas pouvoir payer ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

...ts déposés par nos collègues de droite, l'inflation serait redescendue à 4 % et nous devrions nous en féliciter. Mais pour un salaire de 1 500 euros, cela représente une perte mensuelle de 60 euros. C'est énorme ! Ces pourcentages équivalent à des dizaines d'euros perdus tous les mois, tant que les salaires ne seront pas indexés sur l'inflation. On nous renvoie à 1982. Que s'est-il passé quand l'indexation des salaires sur l'inflation a été supprimée en 1983 ? Entre 1982 et 1983, quand les salaires suivaient les prix, l'inflation a baissé de 2,2 points et l'année suivante, quand l'échelle mobile des salaires a été supprimée, elle a aussi baissé de 2,2 points. Il n'y a eu aucune évolution. La courbe de l'inflation est plate. Le cas français ne plaide donc pas en faveur de ce que vous prétendez. Vou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Legrain :

Comment justifierez-vous auprès des Français votre refus de voter cette proposition de loi ? Dites-vous à la Belgique, qui a adopté cette mesure, qu'elle va dans le mur ? C'est difficile, en tout cas, de prétendre qu'elle s'effondre. Dites-vous aux 92 % de Français favorables à cette indexation qu'ils n'ont rien compris ? Ils ont au contraire très bien compris. Tous les jours, ils constatent, d'une part, l'explosion des prix et des profits, et, d'autre part, la stagnation des salaires, qui entrave leur vie. Employant les grands mots, vous invoquez la « boucle inflationniste ». Mais comment expliquer alors que les profits augmentent autant si les salaires stagnent ? La boucle entre les p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour, rapporteure :

...du Fonds monétaire international (FMI) démontre même que, contrairement à ce que vous dites depuis un an, la boucle prix/salaires n'existe pas, se fondant en cela sur l'analyse de soixante-dix ans de vie économique dans différents pays. Il n'y a quasiment jamais eu d'épisode de boucle prix/salaire dans le monde. C'est un mythe. Écoutez donc les experts et les économistes du FMI ! Par ailleurs, l'indexation n'a pas été supprimée en 1983 parce qu'elle aurait nourri l'inflation. Comme aujourd'hui, l'inflation à l'époque était provoquée par un choc de l'offre – notamment par l'augmentation extrêmement forte du prix du pétrole. En réalité, les marges des entreprises ont diminué et, comme les salaires étaient indexés sur l'inflation, leur part dans la répartition de la valeur ajoutée a augmenté par rappo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Je n'ai pas la même lecture que M. Clouet : aujourd'hui, rien n'empêche les branches de négocier et de revaloriser les salaires. Dans la proposition de loi, ce n'est pas la même chose : vous proposez de négocier sur la base d'une indexation sur l'inflation. Par ailleurs, dans son rapport de l'année 2022, le FMI précise que le risque d'apparition d'une boucle prix-salaires persiste dans l'épisode actuel et qu'il reste contenu en moyenne, à supposer qu'il n'y ait pas de choc inflationniste plus soutenu ou de changement structurel dans les processus de fixation des salaires et des prix.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour, rapporteure :

...etites et moyennes entreprises (CPME) et du Mouvement des entreprises de France (Medef). En ce qui concerne les NAO, depuis le début de l'année 2021, les salaires ont augmenté de 10 % et les prix de 12 %. Il y a donc bien un écart : le salaire réel baisse. Selon les personnes auditionnées, l'augmentation des bas salaires n'est pas nécessairement l'effet des négociations. Elle résulte plutôt de l'indexation du Smic sur l'inflation : le Smic augmentant, les entreprises sont obligées de s'aligner et d'augmenter aussi les salaires immédiatement supérieurs. C'est bien l'indexation d'une partie des salaires sur l'inflation qui a permis de limiter la casse, ce que confirment toutes les personnes que nous avons entendues.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Juvin :

L'inflation est une taxe ; l'indexation risque de tuer les entreprises les plus faibles et de détruire de l'emploi. Citant André Bergeron, j'ai rappelé qu'il n'y a pas pire ennemi des salariés que ce faux ami. Quant à la boucle prix-salaires, elle n'existait pas jusqu'au début de l'année 2022, date à laquelle les hausses de salaires se sont enchaînées alors que les augmentations des prix de l'énergie étaient moins fréquentes. La hausse...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

J'avais demandé à Mme la rapporteure de citer un pays dans lequel l'inflation, donc l'indexation, aurait pu améliorer durablement la situation économique et celle des salariés. Je me suis renseigné sur la Belgique : dans ce pays, il y a effectivement une indexation, mais elle ne tient pas compte des carburants, lesquels jouent un rôle majeur dans la spirale inflationniste. En revanche, le dispositif intègre l'évolution des salaires dans les pays voisins de la Belgique. Cela remet en question...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

...res cette année. Tout cela, vous ne le voyez pas. En revanche, pour ce qui n'existe pas, c'est-à-dire une inflation tirée par les salaires, vous êtes très inquiets et vous refusez tout mécanisme qui protège les salariés. Certains collègues disent qu'il faut augmenter les salaires en France, mais pas avec ce mécanisme. Or, vous n'en proposez aucun autre. Si vous disiez que vous ne voulez pas de l'indexation parce qu'elle est dangereuse, mais que vous proposiez autre chose, on pourrait discuter. Mais ce que vous proposez depuis deux ans, ce sont des primes, des chèques, des aides : la prime Macron n'a pourtant été perçue que par un salarié sur cinq. En réalité, vous ne voulez aucun mécanisme car, depuis le milieu des années 1980, votre obsession, celle de la droite dans sa diversité, est de baisser l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour, rapporteure :

...axer, de limiter voire de bloquer les prix dans certains secteurs parce que l'inflation est causée par ces phénomènes. Il faut renégocier le partage de la valeur ajoutée des entreprises dans une période difficile, comme nous ne l'avons pas fait en 1983. À cette époque, deux choix s'offraient à François Mitterrand et à Jacques Delors : préserver la compétitivité des entreprises en mettant fin à l'indexation ou opter pour davantage de protectionnisme et de relocalisation, c'est-à-dire établir un contrat social entre consommateurs et salariés pour consommer davantage français. Ce choix n'a pas été fait car la construction européenne débutait. On revient aujourd'hui sur des règles économiques auxquelles on a bêtement souscrit pendant cette période – on peut être pour l'Union européenne et contre les tr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour, rapporteure :

Je suis défavorable à la suppression de l'article. Nous avons écrit une proposition de loi volontairement courte pour qu'elle soit examinée au cours de cette niche parlementaire, mais la question de la compensation aux collectivités locales d'une indexation du point d'indice sur l'inflation devra évidemment être posée. On ne peut pas leur laisser le soin de porter les décisions nationales comme cela a été le cas, par exemple, pour la prime Ségur ou d'autres revalorisations, qui ne sont pas compensées à l'euro près, notamment pour les départements. Il est indéniable que ces mesures ont coûté de l'argent public. Nous étions favorables à la demande de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

...éral, font généralement des heures non rémunérées, dans des locaux exigus, où ils accueillent difficilement les usagers. À ces travailleurs qui donnent tant, on a retiré près de 10 % de pouvoir d'achat en une décennie, si bien qu'ils sont les plus pénalisés financièrement. Cela n'est pas normal. Il importe de leur garantir que leur pouvoir d'achat ne baissera pas à travail constant, ce que vise l'indexation. Certains collègues avancent le bilan empirique : en France, l'inflation est de 6 % en un an contre 3,5 % au Luxembourg et 0,7 % en Belgique, alors que ces deux pays indexent les salaires sur l'inflation. Les logiques que vous imaginez concernant la bouche salaires-prix n'existent pas. Notre collègue Paul Christophe a cité le rapport du FMI pour 2022. Pour être plus proche de l'actualité, on se...