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... l'on a frôlé l'accident grave, c'est-à-dire qu'il n'a pas eu lieu. Cependant, nous lisons dans la conclusion de ce rapport qu'« il est difficile de parler d'accident au sens commun du terme mais plus, d'incident sérieux. […] L'image la plus exacte est peut-être celle de la voiture dont le freinage normal fonctionne mais non le frein à main et les airbags, elle peut continuer à rouler mais son niveau de sécurité n'est pas satisfaisant. »
Madame la ministre, je pense que personne ici ne souhaite un accident nucléaire ; mais il y a ceux qui, je le répète, réclament des précautions susceptibles de réduire autant que possible le niveau de risque, et ceux qui estiment que ce risque n'existe pas ! Je vous le dis en toute franchise : je suis très inquiet…
Cet amendement est absolument lunaire : vous réécrivez l'histoire, vous noircissez le trait. Il est incroyable de lire, dans l'exposé sommaire, que « les vagues étaient entrées dans la centrale » du Blayais, ou qu'à l'avenir le territoire de la commune de Braud-et-Saint-Louis, où se situe cette même centrale, « serait régulièrement sous les eaux » – vous ne le connaissez manifestement pas. Pire, nous aurions « frôlé la catastrophe » en 1999 ! La commission d'enquête parlementaire, d'ailleurs présidée par un député socialiste, remonte à 2000 : vous avez eu vingt-trois ans pour étudier son rapport, dont la conclusion établit qu'il serait « exagéré de soutenir que nous avons frisé la crise grave ». Je vous appelle à revenir à la raison : v...
...nt pendant une trentaine d'années –, ce qui nécessiterait des projections complexes afin de savoir, par exemple, quel recul du trait de côte l'érosion aura entraîné dans trente à cent ans. N'allez pas nous répondre que ces paramètres sont déjà pris en compte : ce n'est pas le cas ! La prévention des risques littoraux porte notamment sur les submersions marines, les inondations et la montée du niveau de la mer ; or je rappellerai – ce sont des faits – que les centrales de Penly et Gravelines sont implantées en zone inondable. Votre projet de réforme à la hussarde, madame la ministre, fait l'unanimité contre lui parmi les salariés chargés de la sûreté nucléaire, aussi bien au sein de l'IRSN que chez les industriels ; il en est résulté une grave crise de confiance, une incompréhension de la man...
...ise en sûreté (PPMS) ont été mis en œuvre à l'usine de La Hague, que je connais bien, dans le but de prévenir les risques industriels, notamment le risque nucléaire, nous avons tous constaté que les réactions de la population locale étaient souvent inverses à celles préconisées par les exercices de sécurité. Il est très important de préciser le cahier des charges relatif à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires dans les zones littorales, d'autant que plusieurs articles du projet de loi que nous examinerons ultérieurement visent à l'alléger. Il faut par ailleurs renforcer l'acculturation au risque de la population locale. Notre amendement ne demande rien de plus.
...out et son contraire pour justifier le texte. Nous aimerions vous entendre justifier sur le fond vos propositions. Il est très inquiétant que vous niiez les risques liés au réchauffement climatique et que vous souhaitiez démanteler notre système de sûreté. Vous faites le choix du scénario le plus nucléarisé : assumez-le, mais comprenez aussi que nous ne sommes plus en 1974, mais en 2023. Les nouveaux réacteurs verront le jour dans quinze à vingt ans et devront fonctionner ensuite pendant trente ans. Vous devez donc prendre en compte les risques liés au réchauffement climatique, qui ne sont pas couverts aujourd'hui par notre droit. Nous prémunir contre ces risques, c'est aussi assurer la relance du nucléaire que vous voulez. Quant au système de sûreté, nous redoutons le passage de la méthode...
Faut-il le rappeler, les énergies renouvelables sont intermittentes ! Cette intermittence crée des problèmes sur le réseau. Les énergies renouvelables doivent donc être soutenues par des moyens de production pilotables.
Pour simplifier la rédaction de l'article, les précisions sur le contenu du cahier des charges relatif aux concessions d'utilisation du domaine public maritime accordées pour la construction de nouveaux réacteurs électronucléaires ont été supprimées. Cette suppression ne nous semble pas opportune et nous souhaitons rétablir dans le texte les mentions permettant de tenir compte des aléas climatiques dans la rédaction du cahier des charges.
L'inondation a endommagé le système de refroidissement et deux réacteurs ont dû être arrêtés d'urgence. Pour la première fois, une opération de gestion de crise de niveau national a été déclenchée par l'activation du centre technique de crise de l'IRSN.
Je dois dire que ces amendements témoignent d'une incroyable défiance envers notre système de sûreté nucléaire. Par l'intermédiaire de documents d'urbanisme, vous voulez interdire la création de nouveaux établissements ; or c'est précisément la responsabilité de l'ASN que d'examiner les menaces externes.
...ue l'on appelle le séisme maximum historiquement vraisemblable (SMVH), qui intègre une période de retour de 1 000 ans. À partir de cette base, on calcule l'ampleur du séisme majoré de sécurité (SMS), et on le fait pour l'ensemble des installations. Ce seuil de risque est réévalué tous les dix ans, et il l'a notamment été après ce qui s'est passé à Fukushima : après cet événement, on a créé un nouveau référentiel, le « séisme noyau dur » (SND), qui correspond au séisme majoré de sécurité réévalué de 50 %. L'ensemble des systèmes de secours qui ont été mis en place suite à Fukushima – par exemple les DUS, que j'évoquais tout à l'heure – sont résistants à ces niveaux de séisme. Leur robustesse est donc vraiment avérée ; elle n'a d'ailleurs fait que croître depuis vingt ans. Demande de retrait ;...
Tout cela m'effraie et m'ébahit. Interdire la construction de nouveaux réacteurs sur des zones sismiques paraît relever du bon sens, et il nous semblerait pertinent d'intégrer cette disposition dans la loi. Votre refus d'agir en ce sens signifie que, selon vous, nous pouvons être plus forts que la nature : la technologie va triompher et il est donc possible de construire une centrale nucléaire sur une zone sismique.
...ques, mais il y en a certains qui sont tout de même assez prévisibles et que l'on doit essayer d'éviter, afin de protéger les Françaises et les Français. Nous devons le faire non seulement en préservant notre système dual de sûreté nucléaire, qui est reconnu internationalement pour sa robustesse, mais également en faisant en sorte d'éviter la construction de centrales qui vont se retrouver sous l'eau, inondées, ou sur des zones sismiques. C'est du bon sens, tout simplement, et il me semble ahurissant que vous refusiez successivement ces mesures.
…qui a submergé la digue ; l'eau est entrée à l'intérieur de la centrale, mettant hors service des équipements de secours servant à l'alimentation électrique. Sur le territoire national français, toutes les considérations de l'ASN sont prises en compte et réajustées régulièrement en fonction des risques. Vous ne pouvez pas continuer d'attiser les peurs ! Vous invoquez tantôt un problème de sécheresse, tantôt le gel qui serait da...
...lité publique. Une telle mesure serait bien sûr exceptionnelle et c'est bien parce que la nécessité publique l'exige que nous la voterons. L'étude d'impact est très claire : la procédure dérogatoire immédiate permet de gagner au moins une année par rapport à la procédure de droit commun. La France ne peut pas s'offrir le luxe d'attendre des années pour construire de nouvelles centrales et les réseaux qui vont avec. Mais j'entends d'ici les cris d'orfraie de la gauche contre cette mesure. J'ai toujours autant de mal à comprendre : le nucléaire, c'est une énergie décarbonée, pilotable, à bas coût, avec une artificialisation des sols très limitée et au moins pour les quarante à cinquante années à venir. C'est bien plus que ce que les énergies renouvelables peuvent nous offrir !
...x constructions, installations et aménagements liés aux travaux ou à la préparation des travaux liés à la création de réacteurs électronucléaires. Le recours à une telle procédure, au regard de la durée des procédures administratives et d'urbanisme, même réduite du fait des dispositions de ce texte d'accélération, ne nous paraît pas justifié. En outre, le champ d'application de cet article est beaucoup trop large, s'étendant tant au réacteur lui-même qu'aux aménagements directement liés à la préparation des travaux, ce qui, par exemple, pourrait couvrir une base vie de chantier ou une voie d'accès temporaire. Si ces installations sont nécessaires, le choix de lieu d'implantation ne justifie pas en lui-même l'application d'une telle procédure d'exception. Enfin, l'article 7 prévoit cette ap...
...de la déclaration d'utilité publique, de tous les immeubles bâtis ou non bâtis dont l'acquisition est nécessaire à la réalisation des réacteurs électronucléaires et des installations directement liées à la préparation des travaux. Une fois encore, le but est de faire vite, au plus vite. Êtes-vous si pressés que cela d'artificialiser des sols, de détruire la biodiversité et de polluer les cours d'eau en plein dérèglement climatique et en pleine extinction de la biodiversité ? Répétons-le, de telles dérogations minent le débat public sur l'approvisionnement énergétique. Vous balayez d'un coup toutes les règles et des lois qui encadrent légitimement les constructions de réacteurs nucléaires qui, j'y insiste, sont loin d'être sans conséquences pour les écosystèmes, la biodiversité et les popula...
... Tous ceux qui ont été maire savent comment se passe un projet d'intérêt public, d'intérêt général : on se dote des outils urbanistiques qui permettent d'atteindre l'objectif. Quand on définit une zone d'aménagement concerté (ZAC), on circonscrit un périmètre qui permet le droit à l'expropriation lequel préserve – et la Constitution est d'ailleurs là pour cela – les droits de propriété et les niveaux d'indemnisation. On ne peut pas se perdre en conjectures au cours de débats sans fin avec des gens qui font monter les prix de manière prohibitive, y compris parfois contre la logique d'intérêt général. Ma remarque ne solde pas le débat sur la nécessité de relancer la filière nucléaire. À cet égard, j'ai renoncé à convaincre mes amis…en tout cas, à ce stade.
Si vous le permettez, madame la présidente, je vais défendre l'amendement n° 547 par la même occasion car ces deux amendements fonctionnent ensemble. Nous voudrions retirer le caractère immédiat de l'expropriation des gens qui gêneraient la construction de nouveaux réacteurs. L'amendement n° 347 vise ainsi à porter à trois ans le délai entre la décision et l'expropriation, car nous parlons tout de même de gens qui vont être chassés de chez eux et qui vont voir leur maison rasée. Au passage, je reconnais bien l'obsession de l'expulsion dont témoigne la proposition de loi visant à protéger les logements contre l'occupation illicite, présentée par le présiden...