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... %, il atteignait 58 % pour le musée du Louvre – ce qui n'empêchera pas celui-ci de percevoir en 2023 plus de 96 millions de crédits de paiement, soit 8,74 % du programme 175. Afin de répondre aux critiques concernant cette concentration des moyens, le ministère de la culture, à l'occasion du plan de relance, affichait pour objectif d'irriguer les territoires : en réalité, seuls 34 % des crédits culturels découlant du plan ont été destinés à ces derniers. Dès lors, madame la ministre, ne pourrions-nous envisager un redéploiement partiel des crédits dévolus aux grands opérateurs parisiens, qui sont en mesure d'accroître encore leurs ressources propres ? Les montants dont ils bénéficient sont tels que le simple fait d'en rogner les marges permettrait de financer plusieurs sites dans les territoires...
...s nationales. Je me réjouis ainsi de l'ouverture de musées nationaux en régions, avec le Louvre-Lens et le centre Pompidou-Metz, des projets cofinancés par l'État et les collectivités. Il faut continuer d'encourager, à l'avenir, cette logique consistant à faire sortir la culture de Paris et à favoriser une politique du « aller vers ». La répartition par zone d'emploi confirme que les professions culturelles se concentrent d'abord dans les grandes métropoles régionales, territoires centraux pour les activités culturelles. Les 211 000 professionnels de la culture que compte Paris représentent 6 % de l'ensemble de ses actifs. À Lyon, Montpellier et Strasbourg, cette proportion s'établit à 3 %, et les zones d'emploi des autres grandes métropoles régionales comme Bordeaux, Lille, Marseille, Nantes, Ni...
« À Paris, les théâtres impériaux, chargés de l'âme de la jeunesse […] ! Le théâtre, pour Stendhal […], ce n'était pas Grenoble, c'était Paris. […] Et que dire de la musique, de la peinture ! Napoléon avait créé le plus grand musée du monde, il l'avait créé au Louvre. » C'est ainsi que Malraux décrivait le fossé culturel entre Paris et le reste de la France lors de l'inauguration de la maison de la culture de Grenoble, le 4 février 1968. Ce fossé est notre héritage historique. Les politiques culturelles ont permis pendant plus d'un demi-siècle de développer les institutions nationales à travers le territoire et de renforcer ce que d'aucuns appellent la « décentralisation culturelle », mais l'hyperconcentration e...
Je souhaite remercier le groupe LIOT d'avoir proposé ce débat. Au groupe Écologiste – NUPES, nous partageons l'idéal d'une politique culturelle populaire décentralisée qui irriguerait tous les territoires et tous les publics. Cependant, en tant qu'élue de banlieue parisienne, je ne peux souscrire totalement à l'intitulé du débat. Car Paris n'est pas Saint-Denis et Versailles n'est pas Villejuif, la ville où je réside et où je suis élue. On parle trop souvent des départements franciliens, ou de la banlieue parisienne, comme des périphér...
... culture au détriment des autres collectivités. Je comprends cette logique car elle renvoie à une réalité administrative et budgétaire, celle des Drac, mais je me permets de souligner que l'Île-de-France recouvre des réalités très hétérogènes : une hyperconcentration des richesses comme une hyperconcentration de pauvreté, des déserts médicaux, des déserts de services publics et des zones blanches culturelles. Il est possible de dénoncer une hyperconcentration au sein même de l'Île-de-France : la part de Paris dans les crédits du programme 131, Création, alloués à la région était de 50 % en 2016. J'invite donc à une analyse plus fine, au sein même de la région. La question des crédits consacrés à la culture ne peut se résumer à l'opposition entre la région Île-de-France et le reste du pays. ...
Comme vous le savez, la Corse est un cas à part puisqu'elle bénéficie depuis 2002 de la décentralisation culturelle. La collectivité de Corse conduit la politique culturelle à travers les compétences qui lui ont été transférées, l'État continuant à exercer les compétences régaliennes dans les domaines patrimoniaux. Le financement est également partagé : hors bloc communal, il est de 71 euros par habitant pour la collectivité de Corse et de 13 euros par habitant pour le ministère de la culture, soit au total ...
...tration des moyens du ministère de la culture en Île-de-France est une réalité sans doute partielle, elle n'est pas une fatalité, car nous avons clairement des leviers pour la combattre. Si près de 60 % des crédits du ministère de la culture ont été dépensés en Île-de-France en 2022, c'est majoritairement parce que cette région concentre historiquement, et encore actuellement, des infrastructures culturelles majeures. Ainsi, la région francilienne dispose de près des deux tiers des soixante-six musées nationaux. En miroir, plusieurs d'entre vous l'ont souligné, reconnaissons que l'Île-de-France est une source d'attractivité culturelle internationale majeure, et que les ressources de ce tourisme bénéficient aussi indirectement à l'ensemble des régions de France. Depuis 2017, nous avons eu à cœur d...
.... Des financements ont ainsi été spécifiquement affectés aux territoires, grâce au Fonds d'innovation territoriale ou au Fonds incitatif pour le patrimoine par exemple. Des projets innovants à destination des territoires ont aussi été soutenus, tels que les Micro-Folies dont nous avons déjà parlé. Enfin, les labels et réseaux territoriaux ont été densifiés pour soutenir et valoriser la diversité culturelle et patrimoniale de notre territoire. Je pense, en particulier, au dernier label créé l'an dernier, celui des centres nationaux de la marionnette (CNMA) : six structures bénéficient de ce label depuis septembre, dont cinq sont situées hors d'Île-de-France. Dans ma circonscription, L'Hectare-Territoires vendômois est labellisé et a vu son travail reconnu ; c'est un éclairage plus que bienvenu sur...
Le débat souhaité aujourd'hui par le groupe LIOT s'intitule « Hyperconcentration des dépenses du ministère de la culture en Île-de-France : une fatalité ? » À cette question un brin simpliste, je voudrais répondre aussi simplement, non ! Bien sûr, nous constatons depuis bien longtemps que nos concitoyens ressentent une véritable fracture culturelle entre les métropoles et les petites communes. C'est pourquoi notre majorité a placé l'accès à la culture pour tous et dans tous les territoires au cœur des dispositifs qu'elle défend depuis 2017 : le pass culture, dont bénéficient 2 millions de jeunes et qui permet aux jeunes bretons par exemple – la Bretagne a été parmi les premières régions d'expérimentation et fait partie des plus dynamiques...
Du fait de son histoire et du nombre d'habitants qu'elle abrite, la région Île-de-France concentre une grande part des lieux de spectacle vivant, des monuments, des musées et des crédits d'action culturelle. Les budgets culturels des autres régions s'en trouvent amoindris : selon la Drac, le soutien du ministère de la culture représentait 22 euros par habitant en 2019 dans ma région, l'Auvergne-Rhône-Alpes, contre 168 euros par habitant en Île-de-France. Les régions et les grandes villes pallient le manque de crédits alloués par l'État à la culture, mais qu'en est-il des villes moyennes, qui subi...
Les élus locaux ont le sentiment que le monde culturel est à plusieurs vitesses. Les conditions d'accès à la culture contribuent, entre autres facteurs, à l'égalité des chances entre tous les citoyens – je le constate quotidiennement dans mon département des Pyrénées-Orientales, le plus pauvre de France. Je sais pertinemment que Perpignan n'accueillera jamais d'exposition d'envergure internationale : je le regrette, mais je suis également lucide à l'...
En 2018, l'engagement de l'État dans la culture représentait 139 euros par habitant et par an en Île-de-France, contre 15 euros hors de cette région. Par ailleurs, 42 % des professionnels de la culture sont franciliens. Ces simples chiffres montrent combien le débat sur les investissements dans la culture en dehors de l'Île-de-France dépasse la politique culturelle : ils sont la trace d'un passé ultracentralisé qui ne passe pas ; ils révèlent aussi que l'égalité républicaine est mise à mal. Quand il est difficile de se faire soigner en zone rurale, que les maternités ferment, que les choix de politique économique négligent l'emploi et le développement local, les inégalités d'investissement dans la culture accompagnent bien d'autres inégalités, que les co...
...e constat de l'hyperconcentration francilienne de la culture. Pour y remédier, je considère qu'il convient de renforcer deux tendances : la décentralisation de la culture et son mouvement vers la ruralité. En effet, le tiers des théâtres et les deux tiers des musées nationaux sont situés en Île-de-France. Les collectivités territoriales travaillent en ce sens : elles constituent le premier acteur culturel et représentent 72 % de la dépense culturelle publique. Toutefois, le ministère de la culture se doit d'être tête de proue grâce à son expertise, son réseau et ses ressources. Étant élu dans une circonscription rurale dont la plus grande ville ne compte que 6 000 habitants, je peux vous citer plusieurs exemples significatifs. À Chauvigny, le château d'Harcourt accueille depuis un an une Micro-Fo...
Madame la ministre, j'ai attentivement écouté vos propos, qui emportent souvent mon adhésion. Toutefois, un point me chagrine : la décentralisation ne saurait se réduire à un mouvement de Paris vers les territoires, car ceux-ci sont également capables de création culturelle. Ainsi, dans mon département du Tarn-et-Garonne, l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, elle-même magnifiquement rénovée par le Centre des monuments nationaux, possède la deuxième collection de toiles de l'École de Paris, derrière Beaubourg. Cette dynamique doit donc aller dans les deux sens : loin de se limiter au déploiement des institutions parisiennes ailleurs en France, la décentralisation doit...
Je remercie le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires de nous permettre de débattre de ce bien essentiel qu'est la culture. Nous avons évoqué son hypercentralisation en région parisienne par comparaison avec d'autres grandes villes ou villes moyennes. Étant député de la quatrième circonscription de la Dordogne, qui dispose certes d'un riche patrimoine culturel attirant un tourisme important, mais dont la plus grande ville compte moins de 10 000 habitants, je considère comme essentielle la question du spectacle vivant. J'ai cru comprendre que cette forme d'art vous a été précieuse lors de votre propre parcours. En milieu rural, l'accès au spectacle vivant est difficile et les salles de cinéma – le cinéma n'est pas un spectacle vivant – constituent souve...
Cela pose un grave problème. L'Assemblée nationale a dû effectuer des travaux pour me permettre d'y accéder, car je suis le premier député en fauteuil roulant. Il me semble important que les lieux culturels prennent des mesures similaires pour y remédier.
La concentration des moyens financiers à Paris notamment est un fait. L'affirmer ne met pas en cause la nécessité de disposer d'institutions nationales qui font effectivement un travail extrêmement précieux, que vous avez évoqué. Le problème réside plutôt dans le sous-financement de politiques publiques culturelles qui sont pourtant nécessaires sur l'ensemble du territoire national. Peut-être ce sous-financement se reflète-t-il dans la répartition des investissements privés dans le patrimoine. Je n'ai pas de chiffres pour établir leur degré de concentration, mais je me pose cette question. Peut-être les avez-vous, madame la ministre. L'enseignement supérieur artistique est également concentré. En effet,...
... Sans la culture, et la liberté relative qu'elle suppose, la société, même parfaite, n'est qu'une jungle. » Je partage cette réflexion d'Albert Camus, que nous tâchons d'incarner concrètement à Béziers. Comme nos traditions, la culture constitue notre identité et fait notre fierté. Nous devons donc les promouvoir pour les faire nôtres et les transmettre. Si l'État est chez nous un bon partenaire culturel, il n'en reste pas moins que des améliorations pourraient être apportées pour accroître son efficacité. Ainsi, il est nécessaire d'alléger les procédures administratives pour la restauration de notre patrimoine, notamment celles de la commission scientifique régionale de conservation et restauration, passage obligé pour les collectivités territoriales non seulement avant toute restauration, mais ...
En France, l'exception culturelle est aussi une exception financière. Nous savons tous, dans cet hémicycle, que la culture fait partie de notre identité et que les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont réalisé, pendant la crise sanitaire, un effort financier sans précédent en sa faveur. De l'année blanche au bénéfice des intermittents du spectacle aux mesures sectorielles comme transversales du plan de relance, le so...
...lions pour Villers-Cotterêts et 80 millions pour le plan Cathédrales. À cet égard, je tiens à rendre hommage aux services du ministère de la culture qui se sont mobilisés pour ces opérations nouvelles. Pour 2023, malheureusement, plus rien de tel. Même si la fréquentation n'a pas forcément retrouvé son niveau de 2019, les chiffres positifs de fréquentation de 2022 illustrent que nos institutions culturelles devraient dans l'ensemble pouvoir faire face, pour leur fonctionnement, avec un budget alloué de 308 millions d'euros de subventions pour charges de service public, tenant compte de la hausse du coût de l'énergie. En revanche, l'enveloppe de 382 millions d'euros de crédit d'entretien et de restauration des monuments est bien trop faible. En 2019, un état des immeubles inscrits et classés déno...