167 interventions trouvées.
... donner la parole. Je comprends très bien qu'au sein de la majorité et, au-delà de celle-ci, sur de très nombreux bancs, une réflexion d'ordre économique conduise à vouloir éviter la spirale que nous connaissons, qui est la spirale prix-salaires. Cette réflexion repose sur une idée bien connue : si l'on augmente tous les salaires, les coûts de production risquent eux aussi d'augmenter, puis cette augmentation se répercutera sur les prix ; une telle spirale provoque une inflation chaque jour plus importante. Nous pouvons tout à fait partager votre préoccupation, mais ce que vient de proposer François Ruffin à l'instant, et ce qu'il vous demande au moyen de tous ces amendements, ce n'est pas d'indexer tous les salaires sur les prix ! Ce sont des amendements de repli,…
Après avoir bien compris que l'indexation des salaires sur l'inflation se heurtait à un « non » de votre part, nous entamons la discussion d'une nouvelle série d'amendements consacrée cette fois à l'augmentation du SMIC. Le salaire minimum a connu une augmentation de plus de 30 % en Espagne et au Royaume-Uni, et de plus de 25 % en Allemagne. On m'avait opposé en commission qu'il ne fallait pas comparer des pays aux situations économiques différentes ; il n'empêche que cette solution, souvent associée à une taxe sur les surprofits, n'a nulle part entraîné d'augmentation du chômage. En France, rien de cela...
Vous nous faites du chantage à propos de la situation des petits commerçants ; mais ces derniers savent bien que nous sommes les seuls à les défendre et à les aider, que l'augmentation des salaires permettra aux plus précaires d'avoir les moyens de repasser la porte des petits commerces et qu'un mécanisme de solidarité des grandes entreprises vers les plus petites rendra la mesure soutenable. Mes chers collègues, je vous appelle à ne pas manquer, une fois de plus, de considération et de courage. Les Français, la jeunesse en particulier, ont besoin de vous pour adopter cet amen...
...sons tous et toutes – vous êtes vous-mêmes interpellés dans vos circonscriptions régulièrement à ce sujet –, celle des difficultés de la rentrée de septembre, celle des coûts qui s'accumulent au retour des vacances, lorsqu'il a été possible d'en prendre, avec l'achat des fournitures scolaires. C'est souvent la période au cours de laquelle il ne reste plus rien dès le 1er du mois. C'est pourquoi l'augmentation du SMIC serait une disposition juste. C'est également une mesure féministe, comme cela a été rappelé précédemment, puisque 62 % des salariés rémunérés sur la base du SMIC sont des femmes.
J'étais hier avec ma collègue Rachel Keke aux côtés des salariés du groupe Louvre Hotels où nous avons rencontré essentiellement des femmes : des femmes de chambre qui, avec courage, luttent depuis cinquante-six jours en exigeant une augmentation de salaire ainsi que l'amélioration de leurs conditions de travail.
...u sein de ce groupe. À l'image de beaucoup d'autres, ces femmes ne parviennent plus à boucler les fins de mois. Nous ne cesserons de le répéter : les salaires doivent permettre à tout un chacun de vivre dignement. C'est la raison pour laquelle nous vous proposons, par cet amendement, de relever le montant du SMIC à 1 500 euros net, en priorité pour les salariés des entreprises d'entretien. Cette augmentation est une mesure d'urgence pour les salariés de ce secteur, notamment pour ces femmes de ménage sous-payées malgré la pénibilité de leur travail, qui subissent à outrance le temps partiel. Nous voulons que le travail paie réellement ; c'est cela la solution et non l'octroi de primes – ces salariées ne bénéficient d'ailleurs pas de la prime Macron.
Nous souhaitons des augmentations de salaire durables, qui ouvrent également des droits sociaux.
Puisque nous abordons la question du pouvoir d'achat, accordons-leur au plus vite la reconnaissance qu'elles méritent. On ne nourrit pas sa famille avec des applaudissements ; faisons donc en sorte qu'elles bénéficient de l'augmentation du SMIC à 1 500 euros dès le 1er août.
Depuis que nous avons demandé une augmentation des salaires, nous avons eu droit à trois types de réponses.
Pourtant nous ne parlons de rien d'autre qu'une augmentation du SMIC de 12 %. C'est pour le moins raisonnable, sachant qu'en 1968, après une grève générale, le SMIC a augmenté de 35 %.
En 1981, quand François Mitterrand a été élu, il a augmenté le SMIC de 11 %. Quand Jacques Chirac est arrivé au pouvoir, il l'a rehaussé de 4,5 %. Nicolas Sarkozy a fait de même. Les 12 % d'augmentation que nous demandons, une fois mis en regard avec les 6 % d'inflation, ne représentent plus qu'une hausse de 6 %. Notre proposition va à peine plus loin que ce que Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy ont fait.
Alors que le pays traverse un moment compliqué, ne soyez pas si sectaires : acceptez de construire des solutions avec nous, acceptez notre main tendue ! Le compromis que nous proposons n'est pas une compromission, mais un juste dû : 6 % d'augmentation du SMIC, c'est quasiment ce que tous les présidents de la République ont fait avant vous. C'est maintenant à votre tour : les travailleurs en ont besoin.
Nous visons bien évidemment une augmentation des revenus des personnes salariées au SMIC. Des outils permettent d'y procéder sans menacer l'activité des entreprises, c'est-à-dire sans menacer les emplois ni l'atteinte de l'objectif de plein emploi, qui sont les meilleurs moyens d'obtenir des revenus et de sortir de la précarité.
Or les amendements que nous présentons sont dignes de très doux sociaux-démocrates ! Il n'y a pas plus sociaux-démocrates que nous, lorsque nous demandons une petite augmentation du SMIC, de 6 % en valeur réelle. Ce n'est pas ça, la révolution. D'ailleurs, c'est M. Macron, pas nous, qui a publié un livre intitulé Révolution !
Pour enrichir le débat et réagir à l'intervention de Mme la rapporteure, je rappellerai qu'un dogme est un ensemble d'idées qui ne se discute pas. Or chez vous quelque chose ne se discute pas : jamais il n'y aura augmentation des salaires !
Vous parlez de dogme, monsieur Corbière, je comprends bien votre position qui ne me pose pas de problème. Seulement, vous ne pouvez pas nous taxer de dogmatisme en étant vous-même dogmatique. Je viens d'une grande entreprise du secteur privé, laquelle pratique l'intéressement et la participation mais qui procède également à des augmentations de salaires. Cela existe, monsieur Corbière, tous les patrons ne sont pas des voyous.
Voilà qui changerait. Ensuite, vous ne pouvez pas vous attribuer des mérites qui ne sont pas les vôtres : vous n'avez pas augmenté le SMIC, c'est la négociation sociale qui l'a permis, qui a fixé des règles d'augmentation du SMIC, sans que vous ayez donné de coup de pouce.
Deux choses nous gênent dans ce choix de l'intéressement plutôt que de la hausse des salaires : son caractère ponctuel et son caractère court-termiste. En effet, philosophiquement, favoriser l'intéressement des salariés tend, contrairement à l'augmentation des salaires, à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires, c'est-à-dire le profit et le rendement à court terme.
En ce qui nous concerne, nous avions proposé une exonération de charges pour toute augmentation de salaire égale ou inférieure à 10 % et représentant jusqu'à trois fois le SMIC. Il s'agissait d'une solution pérenne, qui ne mettait pas en péril nos TPE-PME. Je le répète, les échanges de ce soir sont surréalistes : une augmentation de salaire n'est pas contradictoire avec de l'intéressement.
..., dont les sièges sociaux se trouvent parfois à l'étranger, mènent des politiques salariales visant à toujours tirer les salaires par le bas. Ils utilisent tout ce qui est à leur disposition pour conserver leurs salariés en dépit de politiques de bas salaires et recourent donc aux primes, aux primes d'intéressement et aux participations. Non seulement ces grands groupes ne jouent pas le jeu de l'augmentation des salaires alors qu'ils le pourraient, mais certains d'entre eux distribuent par surcroît d'importants dividendes – 57 milliards d'euros en 2021 – et bénéficient de toutes les largesses de votre gouvernement et de toutes les aides publiques qui ont été mises à leur disposition, lesquelles ont représenté 160 milliards d'euros en 2021. Cette somme a été distribuée sans aucune condition aussi bien...