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Ma question porte sur les offensives que subit l'Afrique dans le champ informationnel et la manière dont les ENVR s'emparent de cet enjeu. Elles assurent une formation dans des domaines variés, tels que le maintien de la paix, la cybersécurité ou encore la lutte contre le terrorisme, comme c'est le cas à Abidjan. Or, nous savons bien que le continent africain est exposé à une guerre informationnelle menée par des pays tels que la Russie, la Chine ou en...
Mes chers collègues, nous auditionnons le général Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées (Cema), dans le cadre de notre cycle d'auditions sur l'Afrique, ouvert en novembre dernier. La présente audition a pour objet la contribution des armées à la politique africaine de la France. Le Président de la République n'a pas attendu les coups d'État de l'été dernier au Niger et au Gabon pour appeler de ses vœux une refonte des relations que la France entretient avec les pays africains. Dès février 2023, quelques mois après le retrait des soldats frança...
...ion : combattre le terrorisme, protéger nos concitoyens et enrichir les alliances stratégiques. Sur le terrain, il est question d'élargir les opportunités de formation dans les écoles militaires en étoffant notre réseau diplomatique et de défense, notamment grâce à l'augmentation du nombre de postes d'attaché de défense et à la récente visite historique du directeur général de l'armement (DGA) en Afrique. Au Sahel, l'expansion des groupes terroristes se poursuit, menaçant directement la sécurité européenne. Cette dynamique est amplifiée par le pivot des États-Unis vers l'Indo-Pacifique, ce qui induit pour l'Europe de nouveaux enjeux sécuritaires. Compte tenu de l'engagement militaire continu de la France en Afrique, comment traiter les enjeux de façon réaliste tout en mettant à profit nos liens...
...ires » dans trois pays amis historiquement liés à la France : le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Gabon. On ne peut pas s'empêcher de lire, entre les lignes, un cafouillage diplomatique. Nul ne sait plus très bien quelle politique africaine le Gouvernement mène au nom de la France, ce dont les armées ne peuvent que gérer les conséquences. Tout cela, au lendemain d'événements qui se sont succédé en Afrique, ressemble un peu à « Courage, fuyons ! ». Le même article évoque l'hypothèse d'une création de bases communes avec les Américains pour conserver une empreinte en Afrique. C'est une seconde surprise : pourquoi opter pour ce partenaire, tout à fait respectable au demeurant, plutôt que pour nos partenaires européens ? La raison en est peut-être que nous avons constaté, au Sahel, que nous étions se...
...culée autour de trois notions : la légitimité des régimes et des relations ; la cohérence d'une approche dans la durée ; l'explicitation des intérêts de chaque partie, car la question de savoir pourquoi les seules implantations de la France à l'étranger sont sur le continent africain finira par se poser. J'aimerais entendre votre appréciation des événements en mer Rouge, qui ont des effets sur l'Afrique. La réorientation des flux vers le cap de Bonne-Espérance ne réduit pas le risque, qui est élevé dans le canal du Mozambique. S'agissant de nos partenariats, j'aimerais vous entendre sur deux faits précis. Comment réagir à la visite du président tchadien Idriss Déby à Moscou ? Mamady Doumbouya s'est fait proclamer général, selon un tropisme bien connu des régimes autoritaires. Où en est notre pa...
...aire inclut un tropisme africain, qui prend place au sein de nos affections et de nos nostalgies. Les nécessités de l'heure, si fort que l'on puisse « regretter la douceur des lampes à huile », nous amènent à réduire notre empreinte. Cela aura-t-il un effet sur l'attractivité de la carrière militaire ? Si oui, comment le compenser ? Dans certaines unités, notamment les troupes de marine, aller en Afrique est une perspective espérée. S'agissant de la création de bases communes avec certains de nos partenaires, je conçois aisément qu'elle permette de réduire notre empreinte et de limiter les risques dans la guerre informationnelle. Certains pays européens sont-ils intéressés ? L'Italie, par exemple, est attachée au concept de « Méditerranée élargie ». Peut-il offrir un cadre à un éventuel partenar...
Avant d'aborder la politique française de défense en Afrique, il convient de se mettre d'accord sur l'objet précis de notre discussion. Persister à évoquer l'Afrique sous un angle générique semble assez fou, chacun en conviendra. Nous parlons d'un continent qui se compose d'une cinquantaine d'États qu'aucune vision commune ne rassemble. Notre sujet est complexe et multiforme. À l'évidence, il exige une grande capacité d'adaptation ainsi qu'une approche réa...
Dans le cadre du cycle d'auditions sur l'Afrique, nous avons recueilli de nombreux éléments d'appréciation des événements en cours. J'aimerais les aborder sous l'angle des espaces maritimes. La compétition maritime est au cœur du futur continent africain. À l'Est du continent, la mer Rouge concentre une artère essentielle du commerce maritime mondial, de nombreux câbles sous-marins et l'accès aux espaces de l'Indopacifique depuis l'Europe. L'i...
Les militaires sont malheureusement dépendants des choix politiques et diplomatiques de la France. La présence de nos soldats dans les pays d'Afrique sub-sahariens, dans le cadre de l'opération Barkhane, a provoqué la mort de cinquante-huit soldats, auxquels je rends hommage. L'exigence de souveraineté exprimée par les pays d'Afrique, qui aspirent à un nouvel ordre et à un changement de paradigme, est aisément compréhensible. Plusieurs décennies de présence française ont abouti à un résultat contestable, d'autant que la volonté régulièrement ...
En Afrique, une approche globale s'impose. L'évolution de notre logique de partenariat en Afrique tient-elle compte de la nécessité d'adopter une approche interministérielle coordonnée ? Je me permets de rappeler l'existence du rapport d'information sur le continuum entre sécurité et développement, que j'ai publié en mars 2020.
L'efficacité de notre présence en Afrique dépend de plusieurs facteurs : la densité du maillage, garantissant notamment une appréciation autonome ; le maintien d'une garantie d'accès offrant la possibilité de se déployer rapidement, donc d'avoir une empreinte plus mobile – de ce point de vue, l'opération Sagittaire a été un authentique succès ; l'approche par pays basée sur une stratégie définie par les Africains, prévoyant notre interve...
...enseignement, surveillance et reconnaissance (ISR). La réorganisation de notre dispositif africain permet-elle de les redéployer, par exemple en Indo-Pacifique, comme je l'ai suggéré dans mon rapport ? Ils pourraient par exemple participer à la surveillance du canal de Mozambique depuis La Réunion, ou des abords de la Nouvelle-Calédonie. Ils peuvent aussi être utiles à la lutte antiterroriste en Afrique, grâce à leurs capacités de renseignement. Par ailleurs, je soutiens la suppression des grades honorifiques de la réserve citoyenne. Le plus gênant était que les grades étaient accolés aux régiments, ce qui me semblait assez déplacé pour leurs officiers, notamment ceux des forces spéciales, qui y ont fait toute leur carrière.
...alue le professionnalisme et le sang-froid ayant présidé à la difficile opération d'évacuation du Niger. Politiquement, nous tenons tous à saluer le redéploiement de nos forces. S'agissant de l'augmentation de notre capacité d'influence dans le champ des perceptions, je rappelle que France Médias Monde, qui est un opérateur public, porte une lourde responsabilité dans la critique de la France en Afrique. En tant que parlementaires, nous devons nous interroger sur notre mission de contrôle de cet opérateur public. Notre armée est une armée d'emploi. Notre objectif est d'être déployés en premier. Comment maintenir notre niveau de préparation à cette fin ?
...s, la commission de la défense nationale et des forces armées mène un travail significatif sur l'influence, la stratégie et la place de la France sur le continent africain. M. Sylvain Itté, ancien ambassadeur de France au Niger, que nous avons eu l'honneur d'auditionner récemment, s'est vu interdire par les services du Quai d'Orsay la publication d'un livre portant sur la diplomatie française en Afrique. Cette censure, si l'on peut l'appeler ainsi, est révélatrice de la fragilité des relations que nous entretenons avec le continent africain et particulièrement le Niger, lequel offre un exemple concret de la détérioration des relations franco-africaines. Les armées ont-elles un rôle à jouer dans la diplomatie française en Afrique ? L'anticipation est au cœur du récit de M. Itté. Les situations d...
J'évoquerai le départ envisagé de plusieurs centaines de nos soldats du Gabon, du Sénégal et de Côte d'Ivoire – j'y suis née et suis vice-présidente du groupe d'amitié France-Côte d'Ivoire. Il est manifeste que la décision de réduire les effectifs militaires au sein des bases françaises en Afrique est une conséquence des discours anti-français qui y prospèrent. Les putschs qui se sont succédé en Afrique de l'Ouest ont détérioré la relation entre la France et les pays de la région. Comment la France continuera-t-elle à veiller au maintien de la paix et à la sécurité dans cette région stratégique qu'est l'Ouest de l'Afrique tout en répondant aux attentes des pays qui s'y trouvent ?
... sur le sujet, on s'aperçoit que les finalités visées sont déjà satisfaites. Pour le reste, madame la rapporteure, j'ai quelques questions. Si la proposition de loi est adoptée, comment pourrons-nous importer le fonds d'une exposition composé de spécimens d'une espèce protégée, morts naturellement ? Un animal mort ne participe plus, par définition, à la pérennité de son espèce. Connaissez-vous l'Afrique ? Avez-vous conscience que les chasses aux trophées constituent dans de nombreux pays, comme au Cameroun, une source de revenus dans les lieux les plus reculés qui souffrent d'un manque d'infrastructures ? Avez-vous connaissance de la lettre signée par le ministre de l'environnement de la Namibie et quatre-vingt-dix scientifiques, qui alertent la France sur les dangers de l'adoption de la proposi...
Les corrections apportées par cette proposition de loi sont salutaires. Réservée à quelques amateurs fortunés, la chasse aux trophées est une pratique de chasse récréative particulièrement controversée et très lucrative pour les opérateurs, qui facturent jusqu'à 300 000 euros les safaris qui ont lieu principalement en Afrique, où plus de la moitié des pays autorisent la chasse dite sportive. L'Afrique subsaharienne reste une destination de choix, puisqu'elle abrite des grands fauves connus sous le nom de big five : éléphants, rhinocéros, lions, buffles et léopards. Certains ont mis en avant la contribution de cette activité à la conservation des espaces naturels et à l'économie locale. Ses détracteurs, dont no...
Ma première réaction a été de soutenir la proposition de loi. Cependant, après avoir lu de nombreux avis, j'ai changé de position. Les pays d'Afrique –pour lesquels les États-Unis n'ont pas permis le retour des trophées ont été délaissés par les chasseurs américains, ce qui a entraîné de lourdes conséquences économiques. La Grande-Bretagne envisage de revenir sur sa position. Les Belges n'ont pas encore pris de mesure générale. Cette chasse est réglementée : les animaux qui sont tirés sont sélectionnés. Elle rapporte des devises qui permettent...
...nnexe B ne sont pas en danger critique d'extinction mais leur survie est menacée. Ils sont en bonne santé sur certains territoires alors qu'ils ont quasiment disparu, ou sont en voie de disparition, dans d'autres régions. C'est cette moyenne qui est prise en compte par l'UICN. Cela concerne, par exemple, le rhinocéros blanc, dont la chasse est facturée 300 000 euros, la girafe ou encore le lion d'Afrique – le lion d'Asie étant, lui, à l'annexe A. En 2019, une étude de la revue Science a montré qu'il fallait dix ans, à partir du moment où l'on constate qu'une espèce est en danger, pour l'inscrire sur les listes de l'UICN. Cela signifie qu'au moment où elle est classée à l'annexe B, elle est déjà en danger critique d'extinction. Le texte rend possible le contrôle des flux et va ainsi dans l...
...eurs évoqué le rhinocéros blanc. Je n'ai pas envie de tuer des rhinocéros blancs : comme tout le monde, je trouve ça dégueulasse et je ne le cautionne pas. Pour autant, les rhinocéros blancs étaient mentionnés à l'annexe A parce qu'ils étaient en grand danger. Or, depuis trente ans, leur population, parce qu'elle est protégée, a connu une augmentation importante : ils sont aujourd'hui 120 000 en Afrique du Sud. Cette espèce est désormais mentionnée en annexe B, ce qui illustre le dynamisme de ces annexes. Je le répète : je ne dis pas qu'il est bon de tuer des rhinocéros blancs. Je constate simplement que l'organisme international compétent, sur le fondement de données scientifiques, considère que cette espèce n'est plus en danger d'extinction. Il faut faire confiance aux organismes internationa...