Les amendements de Jérôme Guedj pour ce dossier
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Normalement, après l'adoption à l'unanimité de ce texte par notre assemblée en novembre dernier, après le travail de précision du Sénat et de la CMP, j'aurais dû constater que nous parvenions à un compromis qui aurait respecté l'accord politique passé en première lecture dans l'hémicycle. Mon propos sera quelque peu solennel,…
…parce que nous devons nous interroger sur la manière dont nous, parlementaires, faisons la loi à partir d'un texte que nous proposons, et en relation avec l'exécutif. Je ne devrais pas avoir à vous proposer de rejeter cette proposition de loi, d'autant que ce n'est pas pour ce qu'elle contient – elle est le fruit d'un compromis, certes insatis...
Je propose de la rejeter parce que le Gouvernement méprise, balaie d'un revers de main l'accord politique passé ici, et s'assied dessus.
Quel est cet accord ? Annie Vidal et Laurence Cristol, que je salue, nous présentaient ce texte comme une brique, une première étape en vue d'améliorer l'accompagnement des personnes âgées. Si elles l'ont fait, c'est parce qu'à la fin de l'année 2018, Emmanuel Macron avait promis pour la fin de 2019 une loi consacrée au grand âge ; cette loi ne...
Cet accord politique a été confirmé, dans l'enceinte sacrée de la démocratie qu'est notre hémicycle, par la Première ministre. C'était, je le répète, en novembre 2023, au moment de l'adoption du texte en première lecture.
Que prévoit cet article ? Qu'une loi de programmation pluriannuelle sur le grand âge doit être votée avant le 31 décembre 2024. Je le répète, Élisabeth Borne en a pris l'engagement ; Aurore Bergé, alors ministre des solidarités et des familles, a estimé que nous devions dégager des moyens dès à présent, sans quoi nous irions à la catastrophe. ...
Reconnaissez que la situation est ubuesque : vous nous demandez d'adopter un texte qui prévoit le vote d'un projet de loi de programmation avant le 31 décembre 2024, mais vous n'en dites pas un mot !
Vous nous avez bassinés – si vous me permettez l'expression – sur la nécessité de chercher des terrains de coconstruction parlementaire, si possible transpartisans. Celui-ci vous est livré clés en main ! Nous aurons des désaccords sur le contenu, sur les modalités de financement, mais nous devons rendre des comptes aux personnes âgées et à leu...
Si, pendant les questions au Gouvernement, vous aviez affirmé – vous, madame la ministre, ou le Premier ministre – que l'engagement pris par Élisabeth Borne devant les parlementaires serait respecté, conformément au calendrier figurant dans la proposition de loi, alors j'aurais retiré ma motion de rejet préalable et j'aurais voté, avec d'autres...
Au lieu de cela, la rapporteure Annie Vidal joue sur le ressort de la culpabilité : si nous ne votons pas, ce serait parce que nous n'aimons pas les personnes âgées !
Vous cherchez à nous stigmatiser, après avoir affirmé qu'il faudrait nous contenter de cette proposition de loi pour solde de tout compte.
Chacune des mesures qui y figurent, prise individuellement, est intéressante mais quel décalage avec l'ampleur des besoins ! Les parlementaires plaident largement pour une loi.
En début d'après-midi, le Premier ministre a reçu un courrier signé par huit présidents de groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat, d'Olivier Marleix à Boris Vallaud, de Patrick Kanner à Bruno Retailleau, de Bertrand Pancher aux présidents des groupes écologistes et du groupe communiste du Sénat.
Beaucoup d'acteurs, représentant la diversité du territoire et de la nation, vous le disent : cette loi de programmation est nécessaire. Mais vous les méprisez, vous les ignorez et n'en tenez pas compte !
La proposition de loi visant à bâtir la société du bien vieillir n'est pas à la hauteur des enjeux. Je l'illustrerai par un seul exemple : lorsque nous l'avons adoptée en première lecture, le Gouvernement a levé le gage, comme c'est la tradition. Mais je mets au défi quiconque de chiffrer le budget que le Gouvernement compter y affecter : ni la...
Nous arrivons à quelques centaines de millions d'euros – 250, peut-être 400. Nous sommes tous conscients de l'ampleur des besoins – Dominique Libault, les professionnels du secteur et vous-mêmes, chers collègues. Même Emmanuel Macron, lorsqu'il a annoncé une loi sur le grand âge à Montpellier en 2018, a reconnu qu'il faudrait 9 à 10 milliards à...
Mais faire venir des chiens et des chats dans les Ehpad ne réglera pas leur principal problème : ce dont les Ehpad ont besoin, ce n'est pas des animaux de compagnie, mais des infirmières et des aides-soignantes !
C'est d'un ratio opposable de personnels qu'ont besoin les Ehpad ! Ils le demandent depuis des mois, et Caroline Fiat ou Monique Iborra ont pointé sa nécessité dès 2018 !
Il faut en finir avec cette aberration : le soir à partir de vingt heures, il n'y a plus que deux personnes pour s'occuper des quatre-vingts résidents d'un Ehpad ; le matin, au lieu de consacrer trente ou quarante-cinq minutes à la toilette, comme les aides-soignantes l'apprennent à l'école, elles n'en prennent que huit, dix, quinze ou vingt ! ...
C'est non seulement une faute politique, mais aussi l'expression de votre mépris pour le Parlement. C'est pourquoi, chers collègues, je vous propose de rejeter le présent texte, de reprendre tous les articles sur lesquels nous sommes d'accord et de les intégrer dans le futur projet de loi sur le grand âge. C'est ainsi que nous serons utiles aux...