L'esprit de la police républicaine ou de la gendarmerie nationale n'est pas compatible avec des recrutements locaux ni avec l'exercice des fonctions de maintien de l'ordre à un niveau strictement local. Ce principe est valable pour la Guyane comme pour d'autres territoires, y compris métropolitains. En revanche, il est tout à fait compréhensible que des policiers ayant exercé leurs fonctions quelques années dans un autre endroit du territoire national veuillent retourner auprès de leur famille, de leurs proches ou retrouver la collectivité où ils sont nés.
Plus de 80 % des policiers affectés au commissariat de Cayenne sont originaires de Guyane. Le problème n'est donc pas que l'on refuse que les Guyanais retournent en Guyane, mais qu'il n'y a pas assez de postes ouverts pour que tous les Guyanais en service dans la police nationale et désireux de revenir en Guyane puissent le faire. De même, plus de 90 % des policiers exerçant au commissariat de Nouméa sont originaires de Nouvelle-Calédonie.
Je sais que ce n'est pas facile à entendre, mais il est très important que les candidats à des concours de la fonction publique nationale se rappellent que les lauréats seront affectés, lors de leurs premières années, non pas en fonction de leurs envies personnelles mais en fonction des besoins et de l'intérêt du service. Ainsi, la préfecture de police de Paris a besoin d'un grand nombre de policiers. Si nous ne faisions appel qu'à des fonctionnaires franciliens, nous ne pourrions pas assurer la sécurité des habitants de la région. C'est ainsi que de nombreux policiers de mon département du Nord passent leurs premières années à la préfecture de police de Paris, avant de retourner, s'ils en ont envie, dans leur région natale.
Je comprends votre sentiment. Cependant, même si nous faisons au mieux pour accompagner le retour des policiers dans leur collectivité d'origine, nous devons tenir compte de l'intérêt du service, qui n'est pas d'organiser des concours régionalisés sur le territoire de la République.