Au fond, on aborde ici le cœur de notre vision de la police : les BAC incarnent très précisément la police dont nous ne voulons pas. Pour que les choses soient claires, précisons qu'il ne faut pas confondre le marteau et la main qui le manie. L'enjeu, ce sont donc les consignes données aux BAC, le cadre dans lequel on les fait intervenir. Or c'est une logique de saute-dessus, qui nous paraît inefficace. Qu'en est-il dans les faits, puisque vous défendez la police et paraissez si bien connaître son quotidien ? Cela signifie que, chaque matin et chaque après-midi, les BAC contrôlent les mêmes jeunes au bas des mêmes immeubles. On sait dans quels endroits elles interviennent majoritairement.
Non seulement c'est inefficace, mais cela pose la question du sens de leur mission. Les agents des BAC le reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes, lorsqu'on prend le temps de discuter avec eux, comme je l'ai fait à Grenoble. Ils vident la mer avec les mains, et en ont conscience. C'est pourquoi nous proposons de démanteler les BAC et d'organiser ou de réorganiser une police de proximité. Par ailleurs, pour intervenir dans les situations de violences faites aux femmes, il y a police secours.