Les propos que vous avez tenus et, pire encore, les termes de votre amendement, sont, à bien des égards, scandaleux. Vous parlez de « brutalisation des rapports police-population », d'« idéologie extrémiste » : vous considérez – ce qui marque une divergence fondamentale entre nous – qu'il existe une violence institutionnalisée, voulue et organisée par l'État. C'est à nos yeux une vision scandaleuse, honteuse et fausse. Il n'y a pas de violence d'État. Vos arguments me peinent pour nos forces de l'ordre et parce que nous sommes dans un État de droit, dans une société démocratique où la contradiction et les contre-pouvoirs existent, à l'image des recours intentés par les associations.
Vous ne cessez de demander des chiffres – ce en quoi vous avez raison, car c'est nécessaire à notre travail de député – et vous en citez vous-mêmes un certain nombre, par exemple concernant les tirs effectués par les forces de l'ordre. Vous demandez également des chiffres pour connaître la programmation budgétaire – et je vous les communiquerai pour la séance. La politique du chiffre serait donc acceptable lorsqu'elle sert vos convictions et inacceptable lorsqu'il s'agit de débattre de manière objective ? Tout cela est incohérent. La politique du chiffre consiste simplement à documenter les sujets afin de savoir de quoi on parle. Vous êtes d'ailleurs les premiers à demander la création d'instances indépendantes qui puissent chiffrer et objectiver les choses.
Je rappelle, enfin, que les BAC exercent un travail d'une très grande difficulté, qui consiste à procéder à des interpellations en flagrant délit.
Pour toutes ces raisons, avis défavorable.