Vous avez rendu en juillet dernier un rapport intitulé « L'intimité au risque de la privation de liberté ». Vous y alertez l'administration pénitentiaire et la société sur le manque de respect de la vie privée engendré par les besoins de sécurité et la surpopulation carcérale. Vous écrivez : « L'intimité peut être mise à mal dans de nombreux aspects de la privation de liberté de manière souvent disproportionnée : conditions d'hébergement, promiscuité, mesures de contrainte, fouilles au corps, correspondance, confidentialité des soins, visites des proches ou encore sexualité ». Pourtant, Madame, la prison n'a jamais été conçue pour être un lieu de villégiature. Dans de bonnes conditions d'hygiène et de sécurité des détenus, les vertus de la prison sont nombreuses. Celle-ci permet en effet de réparer le préjudice subi par les victimes. En mettant à l'écart les individus dangereux, la prison concourt aussi à protéger la société des désordres les plus graves. Enfin, elle contribue à dissuader les condamnés de récidiver car, ceci est une évidence, c'est l'impunité qui crée la récidive. L'intimité des prisonniers est une chose, mais la sécurité des personnels pénitentiaires en est une autre. Or, partout en France, les surveillants subissent la violence de détenus qui cherchent à imposer leurs propres lois en prison. Ces dernières années, les agressions à l'encontre des surveillants ont été nombreuses et c'est intolérable. Comment mieux assurer la protection des surveillants pénitentiaires et leur permettre de travailler dans de bonnes conditions ?