Les crédits de la mission Outre-mer sont en augmentation pour 2023. On ne peut que se réjouir de certaines avancées, telles l'inscription de 4 millions d'euros pour la construction d'abris cycloniques en Polynésie française ou l'affectation de 3,5 millions pour la lutte contre les sargasses.
Cela étant, la majeure partie de cette augmentation, pour 200 millions, résulte d'un phénomène mécanique de hausse des compensations des exonérations patronales – d'après les prévisions des organismes de sécurité sociale – sans que le régime soit modifié.
Deuxièmement, on relève un manque de souffle, de vision pour nos outre-mer. Les outre-mer, ce sont avant tout des compatriotes souvent oubliés. Ainsi, même devant des besoins fondamentaux, comme l'accès à l'eau en Guadeloupe, qui n'est pas digne, le budget n'est pas à la hauteur. D'autres aspects de la vie courante sont aussi oubliés, comme la sécurité : les drames s'enchaînent à Mayotte dans l'indifférence de Paris et des autorités locales de l'État.
L'outre-mer offre à la France le deuxième plus grand espace maritime du monde. Où est la vision stratégique française en la matière ? Où sont les moyens de protection de notre espace maritime, à l'heure où la Chine déploie des moyens considérables pour s'affirmer sur un espace maritime pourtant bien plus réduit que le nôtre ?