Le législateur européen que vous êtes ne se dit-il pas que l'éclatement des initiatives en matière d'agriculture au niveau européen et l'absence de moment ou d'objet politique intégré, selon votre expression, peuvent avoir un rapport avec l'affaiblissement, au sein de la Commission européenne, du commissaire à l'agriculture et de la DG Agri (direction générale de l'agriculture et du développement rural) ? Quand je parle du commissaire européen, ce n'est pas la personne que je vise, mais l'institution.
Le hasard a voulu que je fasse avec un collègue de la NUPES (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale), avant de présider cette commission d'enquête, un rapport d'information qui nous a conduits à Bruxelles. Nous y avons été très frappés par le sentiment de relégation, dans l'écosystème de la Commission, du commissaire à l'agriculture et de la DG Agri, qui sont devenus de second rang, et par le fait que pour beaucoup de questions ayant trait à l'agriculture les décisions étaient en réalité entre les mains d'autres commissaires ou d'autres directions générales. N'y a-t-il pas là un problème institutionnel à corriger au sein de la prochaine Commission ? Il faut absolument que le commissaire européen à l'agriculture et la DG Agri reviennent au premier plan. Cela permettrait peut-être de faire ce qui n'a pas été fait durant la législature qui s'achève, c'est-à-dire de bâtir un discours permettant de montrer l'orientation suivie et la cohérence des actions en matière d'agriculture.