Le principal problème du plan Écophyto réside dans son indicateur, le Nodu, qui n'est pas utilisé par les autres pays européens. Il ne prend pas en compte la trajectoire de progrès des agriculteurs, alors qu'en dix ans, la profession a réduit de 50 % l'usage des antibiotiques dans l'élevage et de 90 % l'usage des pesticides cancérogènes. Comment réconcilier l'agriculture et l'écologie si nous continuons de stigmatiser une profession qui réalise des efforts constants ?
Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France avait déjà pris des initiatives significatives avec le premier plan Écophyto, lancé en 2008 dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Cette approche équilibrée entre ambition environnementale et soutien économique aux agriculteurs avait permis de poser les bases d'une agriculture plus durable, sans compromettre la compétitivité du secteur. Cependant, le plan Écophyto II, lancé en 2015, a échoué à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires, démontrant une déconnexion entre les ambitions et les réalités du terrain. Sa rigidité a mis en difficulté de nombreux agriculteurs, à qui il n'offrait pas de solutions alternatives. Il est impératif de ne pas répéter ces erreurs.
Notre groupe insiste sur la nécessité d'une approche pragmatique et réaliste. La mise en œuvre du plan Écophyto tel qu'il était envisagé posait de nombreux défis économiques et techniques aux agriculteurs. Nous devons veiller à ce que chaque interdiction de produit soit accompagnée de solutions alternatives viables, sur le plan tant de l'efficacité que du coût. Il est crucial de ne pas créer de distorsions de concurrence avec nos voisins européens et de préserver notre souveraineté alimentaire. Nous appelons à renforcer significativement les investissements dans la recherche et le développement de solutions alternatives, à accélérer leur mise à disposition et à garantir un accompagnement financier et technique adéquat pour les agriculteurs. Enfin, il est vital de maintenir un dialogue ouvert avec les agriculteurs pour s'assurer que les politiques soient pragmatiques et applicables. Madame la ministre, nous vous exhortons à prendre en compte ces considérations dans la révision du plan.