En tant que membre du groupe LIOT et en tant que Corse, soutenir cette proposition de loi s'impose comme une évidence au regard du principe de l'égal accès aux soins.
Beaucoup de chiffres ont été rappelés : 26 000 à 30 000 personnes par an obligées de se déplacer pour se soigner, 50 % du service public aérien desservant Nice et Marseille occupés par des malades, 30 millions d'euros de coût de transport pour l'assurance maladie. On ne peut pas continuer ainsi. Il faut trouver un modèle différent dans une île qui connaît une croissance appauvrissante, entre un tourisme qui crée de l'activité économique et des taux de pauvreté et de renoncement aux soins plus importants qu'ailleurs. Il faut garantir l'accès aux soins à l'ensemble de la population, d'autant plus qu'elle est vieillissante.
L'attractivité pour les médecins fait partie du problème. J'entends dire que l'adoption de cette loi ne réglera pas tout et qu'il y aura encore beaucoup à faire. Or il s'agit d'une revendication ancienne, qui a fait l'objet d'une délibération unanime de l'assemblée de Corse à plusieurs reprises et a déjà donné lieu à la constitution d'un groupe de travail réunissant des professeurs, des médecins et des élus. Des ateliers sont en cours, des trajectoires ont été proposées et les étapes de l'universitarisation ont été définies, avec les questions touchant aux infrastructures, à la gouvernance. Si nous en sommes venus à déposer une proposition de loi, c'est parce que les choses ne vont pas assez vite du côté du Parlement et de l'exécutif. Localement, les gens sont prêts et commencent à travailler : ils n'attendent plus qu'une main tendue. J'espère que cette proposition de loi sera largement adoptée.