Vous avez présenté la CCAT comme une branche armée de l'UC, monsieur le Président : le ton est donné. Pour rappel, le Président de la République a reçu un représentant de cette « branche armée » durant les quelques heures qu'il a passées dans l'archipel, preuve qu'il juge cette organisation suffisamment légitime et représentative. Auparavant, il est vrai, de nombreux membres du Gouvernement et de la majorité avaient caricaturé et diffamé ce collectif dans les médias. Je déplore que votre communication entretienne cette stigmatisation.
Était-il opportun d'employer des moyens aussi exorbitants, alors que la situation était parfaitement prévisible ? Des mobilisations de protestation, démocratiques et légitimes, avaient cours depuis plusieurs mois. Plusieurs semaines avant l'examen du projet de loi constitutionnelle, tous les interlocuteurs, y compris institutionnels – dont le haut-commissaire et le représentant des forces armées – nous ont alertés sur l'apparition de tensions et ont fait part de leurs craintes. Quelles mesures ont été prises – ou ne l'ont pas été – de façon anticipée par les services de police et de justice ?
Enfin, je déplore l'absence d'éléments relatifs aux milices armées ayant commis des crimes.