Je vous invite à consulter le rapport de FranceAgriMer (page 14), dont nous avons également audité les responsables. Certaines filières connaissent des difficultés mais, pour d'autres, les statistiques sont largement positives et les taux d'auto-approvisionnement s'approchent des 100 % voire les dépassent largement. Pour en revenir aux fruits et légumes, vous avez pointé le fait que nous importions la moitié des fruits et légumes que nous consommons. Au vu des débats que nous avons déjà eus au sujet de cette filière, ce n'est clairement pas celle qui est en meilleure santé en France. Je suis moi-même élu d'une terre maraîchère. Je suis donc conscient des évolutions à long terme. La filière n'est pas spécialement désireuse de tendre vers les 100 % d'auto-approvisionnement car les Français ont développé une certaine appétence pour les fruits tropicaux. Nous pourrons certes couvrir certains besoins avec les territoires ultramarins et avec la Corse mais nous ne serons jamais en capacité de produire sur notre sol la totalité des fruits et légumes consommés par les Français, notamment les produits tropicaux. Doit-on dès lors les prendre en considération pour l'appréciation de la souveraineté alimentaire ? Si, pour les fruits tropicaux, le taux d'auto-approvisionnement n'est que de 15 %, pour les fruits et légumes frais qui correspondent à un climat tempéré, les taux d'auto-approvisionnement sont respectivement de 82 et 84 %. J'ai parfois l'impression que la représentation des flux d'importation et d'exportation dans le débat public est biaisée, notamment pour la filière des fruits et légumes.