Intervention de Jérémie Iordanoff

Réunion du mardi 21 mai 2024 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

Ma lecture des événements diverge de la vôtre : vous semblez réduire les auteurs des protestations et des violences à des profils délinquants et à une jeunesse en déshérence, omettant ainsi les manifestations qui se sont déroulées avant l'examen du projet de loi constitutionnelle à l'Assemblée ainsi que le rôle de déclencheur des violences joué par l'adoption de celui-ci ; d'ailleurs, si les violences n'étaient pas de nature politique, le Président de la République et vous-même ne vous rendriez pas en Nouvelle-Calédonie.

Oui, les violences sont bien de nature politique ! Que le FLNKS n'en soit pas à l'origine, qu'il soit dépassé et qu'il subisse la concurrence de la CCAT, qui n'est pas légitime à vos yeux, nous l'entendons et nous prenons en compte ces éléments qui éclairent le débat ; ils n'en montrent pas moins la nécessité de ne pas laisser d'espace à la CCAT et de ne pas fermer les processus de dialogue. Pour ce faire, il faut soutenir la légitimité des acteurs qui y participent ; or, en faisant adopter le texte à l'Assemblée nationale avant qu'un accord n'ait été trouvé dans le territoire, vous avez nourri les plus radicaux. Le troisième référendum s'inscrivait certes dans le processus, mais des mouvements en demandaient le retrait à cause du covid, requête à laquelle vous avez répondu par un passage en force, confirmé par l'examen et l'adoption du texte à l'Assemblée nationale, malgré nos alertes. Si vous n'avez pas compris que votre passage en force alimentait la radicalité sur place, votre déplacement en Nouvelle-Calédonie m'inquiète.

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