Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du mardi 21 mai 2024 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Gérald Darmanin, ministre :

D'abord, nous ne sommes pas tout à fait d'accord. C'est normal, la Nouvelle-Calédonie est loin, et nous n'avons pas tous les mêmes renseignements. Ce qui se passe en ce moment n'est pas une réponse politique – Guillaume Vuilletet l'a très bien dit. Nous pourrons y revenir quand le président de la commission le souhaitera, peut-être quand l'actualité sera plus apaisée ; je vous communiquerai alors l'ensemble des éléments recueillis par la police, la gendarmerie, la justice et les observateurs.

Les personnes mises en cause sont des délinquants. Nous pourrons par exemple passer en revue les profils de celles assignées à résidence ou interpellées : on n'y compte ni élus au Congrès ou aux provinces, ni dirigeants du Front de libération nationale kanake et socialiste (FLNKS), lequel a d'ailleurs condamné la violence dès le premier jour, contrairement à la CCAT ; bref, aucun militant politique reconnu mais des personnes connues pour leur passé délinquant ou criminel, et qui ont commis des meurtres, des agressions, des coups et blessures, des attaques répétées contre les forces de l'ordre, contre les institutions de la République, parfois contre leurs propres dirigeants politiques. Ce ne sont pas, je le répète, des dirigeants du FLNKS, avec qui nous avons quelquefois des désaccords profonds. Nous constatons donc d'abord des émeutes, violentes, insurrectionnelles, qui sont le fait d'une organisation liée à des ingérences étrangères – cela a été dit, répété et prouvé ; les services de renseignement sont à votre disposition pour y revenir –, et de criminels, qui agissent ainsi pour des raisons qui leur appartiennent, pécuniaires notamment – beaucoup de vols ont été commis. Il est essentiel de le souligner : nous n'avons pas affaire à une révolte politique.

Quand bien même une violence politique serait à l'œuvre – dans une démocratie, des manifestations peuvent tourner mal, auquel cas nous le regretterions et pourrions considérer que le maintien de l'ordre n'a pas été convenablement assuré –, nous constatons qu'aucune des morts n'a été causée par les forces de l'ordre, qui comptent pourtant quatre-vingt-quatre blessés et deux morts. Dans des moments d'extrême tension, la police et la gendarmerie ont conservé une attitude républicaine, malgré les familles, les enfants, évacués de brigades de gendarmeries attaquées à la hache et pillées. Nous parlons d'exactions, organisées notamment par la CCAT.

Faire le lien entre ces violences et la politique, c'est se tromper. D'ailleurs, les premiers jugements prononcés concernent non des militants indépendantistes, mais des criminels et des délinquants que tous, ici, nous devons condamner. Cela ne signifie pas qu'on ne puisse pas envisager de solutions politiques.

La position du Rassemblement national fait rire d'elle-même. Tous les autres députés l'ont montré. Monsieur Gillet, vous avez défendu deux opinions radicalement différentes en moins de soixante-douze heures.

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