Intervention de Bastien Lachaud

Réunion du mardi 21 mai 2024 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

L'urgence est le retour de la paix civile qui durait depuis trente-cinq ans, mais que la brutalité de votre réforme du corps électoral a remise en cause. Nous vous avions pourtant répété que, faute d'accord global, le passage en force conduirait à un chaos global. Le Gouvernement porte la responsabilité de cette crise politique. La Nouvelle-Calédonie est à feu et à sang ; six morts sont à déplorer. Nous pensons à leurs proches.

L'état d'urgence vous permettra simplement d'obtenir un répit, non de rétablir la paix civile. Depuis cent soixante et onze ans, les Kanaks réclament leur droit à la pleine souveraineté et à l'autodétermination. Cette aspiration légitime ne cessera pas sous les coups de matraque. Pire, dans ce contexte colonial, la répression ne peut conduire qu'à amplifier la violence.

En outre, votre répression allie l'autoritaire à l'arbitraire. Un réseau social a été interdit, ce qui est digne des pires régimes dictatoriaux.

La loi référendaire du 9 novembre 1988 permettait l'amnistie de tous les faits commis à l'occasion des événements. Les coups de menton autoritaires ne feront que jeter de l'huile sur le feu. Seule une décision politique permettra de sortir de la crise.

Une fois que le Président de la République, vos collègues du Gouvernement et vous-même serez arrivés à Nouméa, comptez-vous annoncer le retrait de la réforme du corps électoral, comme vous auriez dû le faire la semaine dernière ? Quel lien le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et vous-même avez-vous maintenu avec les élus calédoniens pour la gestion de l'état d'urgence ? Comptez-vous en annoncer la levée ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion