Le 19 mars 2024, vous avez adressé, au nom de votre syndicat, un courrier appelant nos collègues sénateurs à rejeter le CETA, l'accord économique et commercial global avec le Canada. Vous évoquez largement la filière bovine dans votre argumentation, rappelant à juste titre que le CETA va ouvrir le marché européen à 65 000 tonnes de viande bovine canadienne supplémentaires chaque année.
Or nombre d'administrations nous ont rappelé que les quantités en jeu étaient très marginales. Le cinquième rapport du comité de suivi des filières agricoles sensibles, publiées par le Secrétariat général des affaires européennes, rappelle que l'Union européenne exporte nettement plus de viande vers le Canada qu'elle n'en importe. Le rapport précise également que la France a importé 74 tonnes équivalent-carcasse du Canada en 2021, dont 56 sous contingent CETA, et qu'elle y a exporté 191 tonnes. La balance commerciale de la filière bovine française est donc excédentaire pour la deuxième année consécutive, sur des volumes très limités, et s'est améliorée depuis l'entrée en vigueur du CETA.
La prise de position de votre syndicat me semble donc contradictoire avec le constat selon lequel l'Union européenne et la France bénéficient davantage des flux globaux que le Canada, y compris dans la filière bovine.