Monsieur le ministre, vous avez tendance à tourner en ridicule les précisions que nous proposons, mais elles sont tirées de l'expérience du terrain. Lorsque j'étais gamin, mon père et moi passions nos hivers à brûler des haies ; c'était une époque de remembrement. Désormais, mon fils plante des haies dans notre groupement agricole d'exploitation en commun (Gaec). Cependant, j'ai bien conscience que les haies que nous avons détruites quand j'avais dix ans étaient incomparablement plus productives que celles que j'aide mon fils à planter le week-end.
Les propositions visant à sauvegarder les haies sont très précieuses, sachant que la quantité de haies détruites chaque année est bien supérieure à la quantité de haies plantées. Les précisions que nous proposons ne sont pas superfétatoires et ne sont pas faites pour embêter les uns ou les autres, mais pour réussir à préserver les haies.
Je tiens à rappeler deux vérités qu'ont énoncées mes collègues. Premièrement, la réforme du Pacte vert pour l'Europe est en train de réduire nos ambitions en matière d'infrastructures agroécologiques ; en d'autres termes, elle va totalement à contre-courant de ce que nous essayons de faire avec ce texte. Deuxièmement, tant que l'accès au foncier agricole ne sera pas régulé, les parcelles iront en s'agrandissant, ce qui se traduira nécessairement par l'arrachage de haies.