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Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mercredi 22 mai 2024 à 21h30
Souveraineté alimentaire et renouvellement des générations en agriculture — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je veux remercier le rapporteur Pascal Lecamp qui, en commission, a introduit un objectif chiffré. En effet, comme on le voit par exemple avec la filière bio, nous avons besoin de politiques publiques cohérentes, avec des objectifs chiffrés. Sans évaluation des politiques, on ne peut pas avancer.

Je suis totalement en désaccord s'agissant de l'objectif évoqué par M. Sitzenstuhl. Toutes les études internationales expliquent qu'une relève est nécessaire pour cultiver toutes les terres du monde et que la présence de main d'œuvre – des cœurs, des têtes, des mains – sera indispensable pour produire de la valeur ajoutée et pour valoriser tous les potentiels agronomiques afin de nourrir le monde. Nous avons besoin d'une relève paysanne en France mais il s'agit aussi d'un véritable enjeu dans le monde entier, notamment dans les pays en voie de développement.

Le phénomène de concentration économique associée à la recherche de performance a atteint un degré de saturation. Si nous voulons obtenir des performances à un niveau global, c'est bien grâce à la présence de la ressource humaine que nous y arriverons.

La seule nuance que j'exprimerai par rapport au travail mené en commission par Pascal Lecamp – auquel nous nous étions associés –, c'est mon regret que le texte mentionne le nombre d'exploitations plutôt que le nombre d'exploitants. Car nous défendons un modèle d'agriculture à taille humaine, avec des entrepreneurs qui sont propriétaires, qui décident et travaillent – c'est d'ailleurs la définition du paysan, de l'agriculteur. Or, dans un tel modèle, c'est bien le nombre d'agriculteurs qui importe.

Je vous donnerai un exemple pour appuyer ma démonstration. J'ai fait partie d'un Gaec, un groupement agricole d'exploitation en commun, composé de quatre ou cinq personnes pour une seule ferme, pendant trente ans – une relève se prépare en ce moment, avec quatre autres personnes, voire plus, ce que j'espère. À l'inverse, certains de mes collègues paysans possèdent trois fermes, parfois même quatre, sous forme de holding.

Que des fermes se regroupent pour mutualiser certaines activités, pour travailler ensemble autour d'un atelier d'élevage, cela me semble aller dans le sens de l'histoire – car cela permet de développer des rapports humains plus modernes et équilibrés, de donner accès aux loisirs et à une meilleure qualité de vie. Le nombre de fermes ne me pose donc pas de problème. En revanche, le nombre d'exploitants est important car cela correspond au modèle d'économie sociale et territoriale que nous défendons.

Pour être cohérents avec la volonté qui avait été exprimée en commission, je vous demande donc de remplacer la mention des 396 000 exploitations – chiffre arrondi dans l'amendement à 400 000 – par celles des 490 000 exploitants – arrondi à 500 000.

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