Je comprends votre raisonnement mais nous sommes dans une économie de marché globalement libre, même si des règles existent. Les acteurs économiques eux-mêmes sont libres. Si certaines productions sont très fortes, comme le blé dur, et s'il y a des flux d'importation importants, cela repose sur les choix opérés par les acteurs de l'agroalimentaire et les agriculteurs, et répond à des logiques économiques de chaîne de valeur qui ne sont peut-être pas complètement absurdes.
Ma dernière question concerne le positionnement de la Coordination rurale sur l'Union européenne, que j'ai beaucoup de mal à comprendre. Après avoir dit que la France n'avait pas vocation à nourrir le monde, vous avez déclaré que vous respectiez l'ensemble des traités européens. Dans le même temps, on sent dans vos interventions une forme de véhémence à l'égard de la Politique agricole commune et de la Commission européenne. Vous êtes allée jusqu'à affirmer que certains souhaitaient anéantir l'agriculture à l'ouest de l'Europe. Ce sont des propos très durs, que je ne partage pas. Vous exposez une vision assez autarcique de l'agriculture française, avec un refus du libre-échange alors que, depuis soixante ans, l'Union européenne nourrit les Européens – il n'est plus question de famine. Elle est par ailleurs exportatrice nette sur le plan agroalimentaire et agricole. Je ne comprends donc pas quelle est la ligne de la Coordination rurale sur ce sujet.