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Intervention de Charles Sitzenstuhl

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Sitzenstuhl, président :

Non, c'est un autre sujet. Je parlais uniquement de l'impôt sur les sociétés, qui était en discussion à l'OCDE.

Nous arrivons au terme d'une audition au cours de laquelle nous avons eu des débats conceptuels. Il était important que nous puissions confronter les points de vue. Décelant des contradictions dans votre discours, je souhaiterais vous poser deux dernières questions.

La première concerne l'international. Vous avez dit au début de cette audition que la France n'a pas vocation à nourrir le monde. Puis vous avez rappelé, tout au long de nos discussions, que vous étiez défavorable au libre-échange. Je me demande si vous n'êtes pas tout simplement défavorable au commerce international s'agissant de l'agriculture, et si vous ne considérez pas que la production agricole nationale devrait être destinée au seul marché national.

Or de nombreux pays dans le monde n'ont pas la capacité de nourrir eux-mêmes leur population avec leur production agricole nationale. C'est le cas des pays du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, dont les conditions climatiques – qui ne vont pas s'arranger – ne permettent pas l'agriculture diversifiée que nous avons la chance d'avoir en France. Si l'on veut mettre un terme au commerce international de produits agricoles, quid de nos exportations vers ces pays ? Je regrette par exemple que nous n'ayons pas parlé des différentes filières céréalières. Grâce à nos productions très importantes dans ce domaine, nous sommes en mesure d'exporter vers ces pays et de remplir ainsi un objectif non seulement alimentaire mais aussi politique. La France, en effet, ne s'en est jamais cachée : elle considère qu'elle a besoin de stabiliser ces États et qu'il ne serait pas dans son intérêt qu'il y éclate des émeutes de la faim – ni qu'ils soient approvisionnés, à terme, par des puissances qui lui sont hostiles.

La Coordination rurale ne répond pas à cette question, qui est pour elle un impensé : comment faire pour nourrir l'ensemble de la population mondiale, en particulier les habitants des pays qui ne peuvent pas se passer des exportations françaises et européennes ?

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