Je salue cette réforme défendue par la ministre de la culture. Elle trouve son origine dans des travaux parlementaires qui ont commencé dès 2015, avec la mission d'information d'André Gattolin et de Jean-Pierre Leleux, puis qui se sont poursuivis avec la réforme défendue en 2019-2020 par Franck Riester, avec la mission d'information du sénateur Jean-Raymond Hugonet et les travaux de Laurent Lafon au Sénat, et ici à l'Assemblée avec la mission d'information présidée par Jean-Jacques Gaultier, dont je fus le rapporteur. Nous en sommes donc à dix années de concertation.
Cette réforme a d'abord pour objectif de rappeler notre attachement à l'audiovisuel public, qui est l'un des services publics les plus plébiscités par les Français. Si nous la défendons c'est aussi parce que nous sommes conscients, au sein de la majorité présidentielle et du groupe Les Républicains, de l'enjeu démocratique fort que revêtent la qualité de l'information et la diversité culturelle. Nous sommes également conscients que, face à l'évolution des usages, face au rôle que prennent les réseaux sociaux dans l'information et face aux plateformes, le statu quo n'est plus possible. Chaque mois qui passe peut mettre en péril notre audiovisuel public.
La mise en œuvre de nombreuses synergies a été tentée au cours des dernières années. Mon expérience au ministère de la culture comme au Parlement me permet d'affirmer qu'en dépit des bonnes volontés, on en voit les limites structurelles, d'organisation et managériales. Le regroupement proposé a pour but de rassembler les forces, de les ajouter et surtout pas de les soustraire. Si des économies avaient dû être faites sur l'audiovisuel public, nous les aurions faites en 2023 ou en 2024 – deux années marquées, au contraire, par une forte croissance du budget.
Ce regroupement doit aussi permettre à l'audiovisuel public d'accélérer dans le domaine du numérique, de la jeunesse, de la proximité mais aussi de l'information en continu. Nous avons besoin d'une chaîne publique d'information en continu.
Nous estimons important, au sein du groupe Renaissance, que France Médias Monde soit compris dans le périmètre du rapprochement. Il ne s'agit aucunement de remettre en question les fréquences ou les identités des marques de l'audiovisuel public mais de s'appuyer sur l'expérience reconnue de France Médias Monde et sur son réseau. Cela permettra aussi de renforcer ses moyens sur le terrain, avec davantage de journalistes et une plus grande variété de langues. C'est important au regard de la situation géopolitique, et ce sera préférable à son isolement.
M. le rapporteur et Mme la ministre ont tous deux souligné un arbitrage important : le financement par un prélèvement sur recettes constitue une garantie d'indépendance extrêmement forte – ce n'est pas rien de réviser la loi organique relative aux lois de finances (Lolf). Nous mettons ainsi l'audiovisuel public au même niveau que l'Union européenne et que les collectivités territoriales. La transparence de la procédure de nomination du président de l'audiovisuel public contribuera également à l'indépendance de celui-ci.
Vous l'aurez compris, le groupe Renaissance soutient avec force cette réforme qui est urgente pour l'avenir de l'audiovisuel public.