Ces deux amendements ont le même objet. Les Socialistes, poursuivant l'effort de définition de la souveraineté alimentaire engagé à l'article 1er , ont tenté de rassembler les idées qui leur tiennent à cœur, et qui alimentent leur conception de l'intérêt général. Ces amendements rappellent que « la souveraineté agricole et alimentaire vise à assurer pour l'ensemble de la nation l'accès à une nourriture saine et diversifiée dont la qualité et la quantité respectent les recommandations du programme national de l'alimentation et de la nutrition ». Ils mentionnent également, comme M. Le Fur vient de le faire, les salariés de l'agroalimentaire, en amont et en aval de l'agriculture, et défendent l'idée d'un partage de la valeur. Ils ajoutent que la souveraineté agricole et alimentaire assure « le renouvellement des générations d'actifs en garantissant un accès à la terre pour tous et une allocation équitable des aides publiques ». Enfin, ils relient la souveraineté agricole au combat pour « une seule santé », celle de l'environnement et celle des hommes – notion reprise, on s'en réjouit, par l'amendement n° 3952 de M. Alfandari.
Ces amendements reprennent une autre idée originale défendue par les Socialistes, en conférant à la notion de souveraineté alimentaire une dimension universaliste, et en l'inscrivant dans un juste échange, appuyé sur les bases du commerce équitable. Nos exportations ne doivent en aucun cas détruire les capacités de production d'autres peuples. Notre souveraineté alimentaire n'est pas une souveraineté solitaire qui viserait à se protéger de l'extérieur tout en conservant nos capacités exportatrices, mais une souveraineté solidaire des autres agricultures et de l'ensemble des citoyens du monde dans leur capacité à se nourrir.