Ils en auraient parlé, parce que dans cette même décennie ce sont 10 millions d'hectares, soit un tiers de la surface agricole de notre pays qui va changer de mains. Dès lors, nous sommes face à une alternative : soit l'accaparement des terres et l'agrandissement des exploitations, qui se traduiront par un appauvrissement social, écologique et économique de tout le territoire national ; soit la relève générationnelle, avec l'installation de 150 000 agriculteurs qui nous permettra de conserver 500 000 exploitants dans notre pays. Nous pourrons alors garantir la souveraineté alimentaire, l'agroécologie, la production et la prospérité de notre agriculture. Voilà l'enjeu – et j'ai envie de dire : le seul.
Sur le terrain, nous observons le démembrement de propriétés, la dérive sociétaire du travail délégué et l'atonie de tous les contrôles des structures. Face à ces problèmes urgents que nous aurions pu tenter de résoudre par une grande loi foncière, vous nous proposez un texte qui nous paraît pour le moins inepte au regard de l'enjeu essentiel pour la génération qui vient. Monsieur le ministre, en votant la motion de rejet, les socialistes vous invitent à ne pas être le fossoyeur du ministre Pisani et à vous inscrire comme un de ses héritiers.