Dans ces conditions, quid du CETA (Accord économique et commercial global) puisqu'il existe aussi une asymétrie, qui se situe dans le même ordre de grandeur, entre les populations de l'UE et du Canada ? Or j'ai cru comprendre que la filière laitière tirait bénéfice de cet accord.
Comme nous l'a expliqué la Direction générale du trésor (DGT) que nous auditionnions hier, grâce aux accords commerciaux, on gagne beaucoup d'un côté, modérément de l'autre, et selon les filières – le CETA concerne non seulement l'agriculture, mais aussi l'industrie et les services. C'est donc jeu d'équilibre.
Nous aurons peut-être l'occasion d'auditionner des représentants de l'administration ou des ministres qui auront été en prise sur l'accord avec la Nouvelle-Zélande. Celui-ci comporte une dimension géopolitique assumée. Dans un monde qui change, face à l'évolution du paysage des puissances asiatiques, il me semble qu'il est dans l'intérêt des Européens et, plus largement, des Occidentaux qu'un pays comme la Nouvelle-Zélande ne soit pas dépendant d'une seule puissance dominante en Asie : la Chine. Il est aussi de notre intérêt commercial, et même politique, de garder les liens que nous avons avec la Nouvelle-Zélande – cela vaut aussi pour l'Australie –, voire de les développer. Cela nous assurera de bonnes relations avec cette partie du monde – qui présente une proximité culturelle et politique évidente avec nous, puisque les fondateurs des pays en question sont des colons européens – et évitera à la Nouvelle-Zélande de se trouver en difficulté le jour où ses relations avec la Chine se dégraderont du fait d'une décision de cette dernière.
Nous auditionnerons le ministère de l'agriculture au sujet de cet accord, mais je suis certain qu'il prévoit des contingents. Il ne s'agit donc pas de voir se déverser demain sur le marché européen l'ensemble de la production laitière néozélandaise.