Je vous remercie de nous avoir communiqué beaucoup d'éléments chiffrés. L'état des lieux de la filière laitière française, ainsi dressé, autorise une vision plus rationnelle et nuancée du débat agricole que nous connaissons depuis trois mois. Vous l'avez dit, nombre des indicateurs de la filière laitière française, qui est une grande filière agricole française, sont au vert. Certes, il y a des fragilités, qu'il ne faut pas évacuer et qu'il importe de corriger, mais la France n'en demeure pas moins le deuxième producteur de lait en Europe. Quatre groupes laitiers français figurent au top 20 mondial et 99 % du lait transformé sur le territoire français vient de France – ce qui est exemplaire. Comme vous l'avez indiqué à plusieurs reprises, la balance commerciale laitière de la France est très largement positive, ce qui démontre les vertus du commerce international et des accords de libre-échange. Nous voyons bien, en étudiant la filière française, les effets désastreux qu'auraient une fermeture des frontières et un repli agricole français.
Le rapport de FranceAgriMer, sur lequel vous vous êtes largement appuyés, révèle une information intéressante : à l'exception du beurre – et vous en avez expliqué les raisons – notre taux d'auto-approvisionnement de produits laitiers dépasse 100 %. Nous pouvons donc considérer que nous sommes souverains de ce point de vue, même si ce mot doit être employé avec beaucoup de précaution. Ce taux a un peu diminué, même s'il demeure très bon, s'agissant de la crème et du fromage, passant respectivement de 121 % à 104 % et de 136 % à 120 %. Il a en revanche augmenté considérablement pour ce qui est de la poudre de lait écrémé, passant de 171 % à 265 % – une évolution exceptionnelle –, et de la poudre de lactosérum avec une progression de 161 % à 179 %. Je tenais à rappeler ces chiffres.
J'en viens à ma première question. Depuis quelques semaines, nous parlons beaucoup de la Nouvelle-Zélande, plus précisément de la poudre néozélandaise. Au vu du bilan bon, voire très bon, de la filière laitière française, en particulier dans le domaine des poudres, où nos capacités augmentent, le débat que certains agitent au sujet de la Nouvelle-Zélande a-t-il vraiment lieu d'être ? Que pense la profession des accords passés par l'UE et la Nouvelle-Zélande sur les poudres ? Eu égard à notre puissance laitière, devons-nous réellement nous inquiéter ?