Mes chers collègues, nous concluons cette matinée d'auditions en entendant M. Xavier Niel, président de NJJ Médias, et M. Maxime Lombardini, vice-président.
Monsieur Niel, tout le monde connaît votre réussite à la tête du groupe Iliad et de son opérateur de télécommunications Free. À partir de 2010, vous avez commencé à investir dans la presse – notamment dans Mediapart, Le Monde, Nice-Matin et France-Antilles. En 2016, vous avez créé Mediawan, groupe de production de contenus, qui possède dix-sept chaînes de télévision émettant sur le câble et sur le satellite, issues de l'acquisition du groupe AB. Vous investissez également dans de nombreuses startups : je ne citerai que l'École 42 et l'incubateur Station F.
Monsieur Lombardini, vous avez été secrétaire général de TPS, puis directeur du développement de TF1 et directeur général de TF1 Production, avant de rejoindre Iliad en 2007. Vous êtes aujourd'hui le président de son conseil d'administration. Vous êtes également président de Tigo, opérateur de télécommunications actif en Amérique latine. Vous êtes donc à la fois attributaire de fréquences radioélectriques et producteur de contenus audiovisuels.
Si nous vous recevons aujourd'hui, c'est parce que vous avez été, monsieur Niel, par deux fois candidat à l'attribution d'une fréquence de la TNT. Vous étiez l'un des investisseurs impliqués dans le projet retenu en 2011 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui est devenu la chaîne Numéro 23. Vous êtes sorti de son capital en 2016, avant sa revente.
En 2023, vous étiez candidat à l'attribution d'une fréquence de la TNT, défendant le projet SIX devant l'Arcom. C'est le concurrent sortant, M6, qui l'a emporté. Enfin, votre nom a été cité plusieurs fois pour la reprise de certaines chaînes, notamment LCI et celles du groupe M6.
Il est très important pour nous d'entendre votre retour d'expérience sur la candidature de 2023 et votre opinion sur la possibilité pour de nouveaux acteurs de se voir attribuer des fréquences de la TNT et les difficultés qu'ils rencontrent. Quelles sont, selon vous, les limites de l'exercice et les conditions de ces attributions, en matière notamment de modèle économique et de projet ? Quel comparatif pouvez-vous établir ?
Je vous remercie de nous déclarer tout autre intérêt public ou privé de nature à influencer vos déclarations. Dans un souci de transparence, j'invite aussi les députés à rappeler le passé qu'ils ont pu avoir dans l'audiovisuel lors de leur intervention.
Auparavant, je vous rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.