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Intervention de Michel Sala

Réunion du mardi 27 septembre 2022 à 17h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sala :

La BCE entend ramener l'inflation à un niveau voisin de 2 % en 2024 au sein de l'Union européenne. À cette fin, elle augmente les taux directeurs de 0,75 % afin d'attirer des capitaux vers l'Europe pour renforcer la monnaie. Les importations, et notamment celles de l'énergie, deviennent donc plus chères et constituent l'une des causes majeures de l'inflation. N'oublions pas non plus l'opportunisme des multinationales, qui augmentent leurs prix pour gonfler leurs profits. Ce resserrement des taux est-il efficace contre l'inflation européenne, l'Europe étant un continent hétérogène, constitué de pays où les prix de l'énergie et les taux des crédits varient ? Ne risque-t-il pas de provoquer des dégâts sociaux et une récession ?

Cette orientation revient à faire payer à la population le prix de l'inflation. Elle représente donc une double peine pour les catégories populaires, frappées par une hausse des prix alors que les salaires n'augmentent pas, mais aussi par un renchérissement du crédit. À cette politique monétaire de la BCE s'ajoute une politique d'austérité de la part du Gouvernement, qui veut atteindre coûte que coûte les 3 % dès 2025.

D'après des résultats publiés par la BCE en juillet 2022, les risques de crédit associés aux propriétés à faible performance énergétique sont trois fois plus élevés que ceux des propriétés à haute performance énergétique. La précarité énergétique constitue un fléau, et la France compterait aujourd'hui entre huit et neuf millions de passoires énergétiques. Nous demandons que la BCE offre des taux d'intérêt plus bas aux banques, afin qu'elles proposent aux ménages des prêts à la rénovation énergétique de leur logement.

En matière de surendettement, qui relève aussi de vos missions, le nombre de dossiers semble reculer de 9 % en cumul depuis le début de l'année par rapport à 2021. Néanmoins d'autres indicateurs nous inquiètent. Ainsi, les inscriptions au fichier FICP augmentent de 18 % et les inscriptions au fichier FCC de 12 %. Comment agir sur les défauts de paiement en matière de crédits immobiliers, qui peuvent confronter le secteur bancaire à une crise de stabilité financière ? Comment prévenir le risque accru de surendettement ?

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