Il nous a fallu un an pour rédiger ensemble ce texte, pour consulter les archives et pour accomplir en commun ce nécessaire travail de mémoire. Il a dû céder sa place, mais je tenais à le mentionner ; je sais que nous nous retrouverons bientôt lors de la journée de travail mémoriel. J'insiste sur le caractère essentiel de cette journée de commémoration car les victimes du 17 octobre 1961 sont des victimes particulières de notre histoire.
Ce matin, nous allons voter pour l'histoire. Notre vote représentera, je l'espère – nous continuerons à y travailler –, la première étape vers la reconnaissance de ce crime colonial, de ce crime d'État. Il ne réparera pas à lui seul les dommages causés et ne fera pas advenir l'ultime vérité. Il marquera le 28 mars 2024 comme une journée historique où la France ne s'est pas défilée, où, fière de son histoire et lucide sur son passé, elle s'est tenue debout pour la mémoire, pour les victimes et pour l'histoire.