Commémorer le 17 octobre 1961, c'est un geste de justice : s'acquitter d'une dette envers les victimes dont les souffrances, la mort, les noms mêmes ont été occultés, envers leurs familles, leurs descendants, leurs proches à qui notre pays s'est trop longtemps refusé à demander pardon.
Commémorer le 17 octobre 1961, c'est un geste de vérité : lire à livre ouvert les pages de l'histoire de notre pays, toutes, y compris les pages sombres, celles des crimes et plus largement celles du passé colonial qui fut tout entier une tache dans notre histoire.
Commémorer le 17 octobre 1961, c'est enfin un geste de civisme : retenir les avertissements et tirer les leçons du passé.
Le 17 octobre 1961 nous dit beaucoup sur ce que nous a légué la colonisation et qui marque encore notre société : racisme, inégalités sociales, discriminations territoriales, violences policières… Nos concitoyens issus de l'immigration, habitants des quartiers et des villes populaires, sont toujours pris pour cible en raison de leur origine ou de leur religion.