Le 24 mars, le peuple sénégalais a choisi sans aucune ambiguïté la voie de la rupture pour établir une nouvelle souveraineté nationale. L'appel du nouveau président à une « coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive » avec les partenaires étrangers du Sénégal est très clair. Vis-à-vis de la France, il sonne comme une interpellation que nous devons entendre. C'est le sens du rapport qu'avec ma collègue Michèle Tabarot j'ai présenté l'hiver dernier à l'Assemblée nationale. L'écrasante majorité des personnes auditionnées pour sa rédaction demandaient à la France de changer de logiciel.
En effet, malgré de fortes évolutions engagées par le Président de la République, la France n'a pas encore su s'adapter à la nouvelle situation en Afrique francophone, particulièrement au Sahel. Il ne faut plus tarder. Le pays de Senghor, fondateur de la francophonie, est au cœur de notre relation avec l'Afrique. Aussi pourriez-vous nous dire comment nous allons adapter notre approche pour mieux reconnaître et accompagner les nouvelles orientations de notre partenaire sénégalais ? Pour ma part, je crois à la possibilité d'un avenir commun. Gno far – « On est ensemble » –, comme on dit au Sénégal.