En la matière, c'est davantage une question de volonté politique que de mesures législatives. Si autant d'actifs stratégiques ont été vendus depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron aux responsabilités, c'est parce qu'il n'a pas suffisamment la volonté politique de protéger notre pays. En 2014, il a décidé lui-même la vente de la branche énergie d'Alstom à General Electric, contre la volonté d'Arnaud Montebourg. C'est le député de Belfort, bien placé pour le savoir, qui vous le dit. Défendant la vente d'Alcatel-Lucent à Nokia en 2015, Emmanuel Macron expliquait qu'il fallait écarter toute « vision romantique » vis-à-vis des grandes entreprises françaises. Quand on ne veut pas protéger son économie et son pays, il suffit de dire cela. Nous avons encore constaté cette absence de volonté politique au cours des derniers mois, avec le projet de cession des activités d'infogérance du groupe Atos au milliardaire Daniel Kretinsky.
La loi Pacte, relative à la croissance et la transformation des entreprises, permet au ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique de bloquer ce genre d'achat d'entreprises françaises par des investisseurs étrangers. À ma connaissance, il ne l'a fait qu'une fois, lors de la tentative de rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-Tard. Si le Gouvernement et le Président la République ont la volonté de défendre notre économie et les entreprises françaises, ils ont d'ores et déjà les moyens de le faire. Pour les utiliser, il faut de la volonté politique et un certain patriotisme.