Prévoir près d'un milliard de coupes budgétaires dans un plan d'économies global de 10 milliards, c'est imputer 10 % des économies jugées nécessaires à la recherche et à l'enseignement supérieur, à leur détriment. Vous nous dites que la mesure touchera 430 millions de crédits de réserve qui ne servent pas et que ce n'est pas grave. Mais s'ils ne servent pas, pourquoi les avoir demandés ? Non, votre budget, en euros constants, n'est plus à la hausse. Quel message envoyez-vous, quel cap tenez-vous ? Comment relever les grands défis industriels et économiques, notamment la conversion énergétique et le spatial ? Comment retrouver notre souveraineté et notre compétitivité ? Comment rattraper notre décrochage structurel face à l'objectif fixé dans le traité de Lisbonne de consacrer 3 % du PIB à la recherche, face à l'Allemagne dont la dépense est largement supérieure à 3 %, sans parler des États-Unis, du Japon, de la Corée, d'Israël ou de la moyenne des pays de l'OCDE qui, eux aussi, nous dépassent largement ? Comment soutenir nos organismes publics de recherche ? Que reste-t-il de notre programme spatial, amputé de 190 millions, soit plus de 10 % de son budget, face à la nouvelle et dynamique stratégie spatiale de l'Allemagne, qui vise clairement la première place en Europe ? Comment tenir notre rang avec un budget aussi sévèrement amputé et si mal défendu ?