Nul n'est infaillible, mais la science médicale a l'avantage de reposer sur des arguments rationnels et non sur des intuitions, voire des lubies. Au contraire, l'histoire de la médecine dégradée est celle d'individus dotés d'un ego important et animés d'une lubie, qui se sont sentis tout-puissants – je ne parle pas seulement des exemples actuels – et ont causé pour le moins des désagréments, voire de véritables carnages dans certains pays.
Madame la députée, il existe une très belle loi, celle du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, qui autorise les patients à refuser un traitement et qui oblige le praticien à leur délivrer une information claire, loyale et appropriée. C'est fondamental parce que cette information doit se fonder sur les données actuelles de la science, y compris lorsqu'il y a des marges d'incertitude. L'article 4 traite de cas complètement différents : il cible des individus motivés par le besoin de reconnaissance – ils veulent avoir une petite communauté autour d'eux – ou par l'appât du gain – ils fournissent alors des prestations fortement monnayées –, des individus qui bafouent toutes les données statistiques et percutent frontalement et sciemment les données de la science, induisant des patients en erreur, avec des conséquences dangereuses pour la santé.