C'est également dangereux parce qu'une relation d'emprise ne se rompt pas à coups de code pénal ; elle se détricote petit à petit, grâce à l'accompagnement des victimes, grâce au rétablissement du doute méthodique dans leur conscience, avec le soutien et l'investissement des organismes publics – tous les experts le disent. D'où nos recommandations et nos amendements visant à renforcer les prérogatives et les moyens de la Miviludes, ainsi qu'à systématiser un conventionnement avec les agences régionales de santé (ARS), permettant de faire remonter les alertes et de les traiter directement. L'adoption de ces amendements conférerait son efficacité à un texte inefficace : vous devriez nous remercier.
Seules quelques associations spécialisées savent engager le processus d'accompagnement des victimes et sont capables de soutenir ces dernières tout au long d'un procès, malgré la violence que constitue le fait de porter devant la justice les abus, l'emprise et les différentes formes de suggestion exercés à leur encontre. Celles que vous choisiriez par sympathie politique ne le sauront pas.
Je vous invite à prendre connaissance des procès contre Raël : il existe toute une littérature scientifique à ce sujet – et même un documentaire sur Netflix, si vous voulez gagner du temps. Une bonne partie des victimes se rétracte au cours des procès, faute d'un accompagnement suffisant. C'est ce qui nous menace demain avec cette espèce de kermesse aux agréments que vous mijotez, à la place d'associations stables, sûres et pérennes, grâce à la reconnaissance d'utilité publique.
D'une part, vous créez des sanctions pénales ; de l'autre, vous mettez en danger le processus pénal.