Certainement pas pour les vols, le trafic de drogue, ou les violences intrafamiliales ! Pourquoi les acceptons-nous pour les dérives sectaires ?
Aujourd'hui, on juge partiellement, sans pouvoir rattacher une situation sectaire à un délit spécifique, tout simplement car un tel délit n'existe pas encore. Les gourous s'en sortent donc avec des amendes ou du sursis, et poursuivent à bas bruit leur entreprise macabre.
Au-delà des avancées législatives, ce projet de loi doit être un outil de sensibilisation auprès du grand public. Nous sommes les lanceurs d'alerte !
Ce texte n'a évidemment pas la prétention de tout résoudre. Il constitue cependant une étape cruciale puisqu'il place la lutte contre l'emprise sectaire au cœur de l'agenda politique – enfin, et pour de bon ! Trop souvent calfeutré, étouffé dans l'intimité familiale, ce sujet intègre désormais la sphère publique.
Nous pouvons mettre fin à l'impunité des gourous, à la honte des victimes et à leur sentiment de culpabilité ! Nous avons pour ambition de libérer la parole et de permettre à chacun d'être entendu. Je salue les victimes qui seront présentes demain, ici, en tribune. Pour elles, notre vote est synonyme d'espoir.
Je déplore que certains ne prennent pas encore conscience de l'ampleur du fléau. Pire, ils distillent de fausses informations, nourries d'approximations et de raccourcis fumeux, qui portent en particulier sur le fameux article 4. On m'accuse de tous les maux – de saper la liberté d'expression, de bâillonner la liberté scientifique et de mettre à mal la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire. Ces accusateurs ont-ils seulement lu le texte ?