Je commence par une question : y a-t-il des choses qui ne marchent pas dans ce pays et qui justifieraient qu'on y consacre du temps dans cet hémicycle ? Je pense que oui, qu'il y en a plein, mais au lieu de cela, vous décidez de casser un dispositif dont la dualité fait l'originalité, un système de sûreté dont tout le monde reconnaît l'exemplarité au plan national comme au plan mondial.
Deuxième point : vous essayez de caricaturer vos opposants, monsieur le ministre. En ce qui me concerne, je suis favorable à la relance du nucléaire. Mais mon rapport de confiance avec la filière est un rapport exigeant. Or la logique de marché est incompatible avec la relance du nucléaire car la transparence, l'indépendance et la dualité entre l'expertise et l'autorité de sûreté nécessitent d'être préservées. Je le dis, moi qui habite entre deux centrales nucléaires, Paluel et Penly, et qui milite pour la relance de la filière avec l'EPR à Penly.
Monsieur le ministre, par cette mauvaise réforme, menée à la hussarde, et avec des arguments d'autant moins convaincants que vous en êtes peu convaincu, vous donnez des arguments aux antinucléaires et c'est la raison pour laquelle, sans sourciller, je vais voter cette motion de rejet. Cette réforme n'est ni opportune, ni efficace, ni, pour le moins, de nature à nous rassurer.