dont les vies et les désirs furent brisés et meurtris. Voici, enfin, une loi pour réparer l'injustice d'une homophobie institutionnelle, structurelle et assumée – une véritable homophobie d'État –, d'une haine qui a traversé le XIX
Si les révolutionnaires de 1791 avaient aboli le crime de sodomie, la répression de l'homosexualité n'a jamais pris fin. Cette ignominie a même été affirmée et codifiée par le régime collaborationniste de Pétain, en 1942. Le Conseil national de la Résistance maintiendra cette législation, qui sera même renforcée en 1960 par Michel Debré, alors garde des sceaux, lequel entendait ainsi lutter contre un prétendu « fléau social ». Ce sont les militants de la libération sexuelle et homosexuelle qu'il traquait. On chassait alors jusque dans les lieux privés ce « fléau », ces gens dont le seul crime était d'aimer et de désirer.
La répression pénale s'accompagnait d'une mise au ban de la société, car le fonctionnaire se devait d'être moralement irréprochable, le ou la locataire devait gérer son logement en bon père ou bonne mère de famille. « Ces gens-là » étaient automatiquement exclus de la fonction publique, ainsi que de leur logement si leur bailleur était un peu zélé.
Les répressions pénales et sociales ont été également secondées par une violence psychologique et physique inouïe. En France, on internait systématiquement les lesbiennes. Certains pratiquaient même des viols correctifs pour chasser le « vice ». On électrocutait les homosexuels, en espérant que le choc les remettrait dans le droit chemin. Sans oublier toutes les bondieuseries et les violences commises par les fanatiques des différentes chapelles.
Cette proposition de loi essentielle du sénateur Bourgi, que nous saluons ,