– elle a d'ailleurs été secrétaire d'État à la justice.
La présente proposition de loi recèle une forte dimension symbolique. Nous ne souhaitons pas, comme d'autres, la dénaturer par des enjeux qui paraîtraient mercantiles, des mesures que, du reste, les intéressés ne réclament pas et qui tendraient à réduire notre texte à une simple création d'allocation. Tel n'est pas son objet.
Nous allons reconnaître, ensemble, que la nation a discriminé certains de nos compatriotes, lesquels n'ont ni porte-parole autoproclamé ni autre histoire que celle qui leur avait été assignée par une loi honteuse.
Ce texte n'enferme pas ; il libère. Il ne crée pas de catégorie ; il universalise. Il est en effet difficile de dire qu'il existe une communauté, tant les individus, les attentes, les goûts, les idées, les ambitions sont divers. En revanche, cette communauté existe souvent dans le discours et les actes de ceux qui ont voulu effacer ces individus ou les dégrader.
À l'heure des replis identitaires, ce texte vient proclamer de façon universaliste que la loi doit être la même pour tous, homos et hétéros, sans qu'il soit besoin, d'ailleurs, d'une incitation à la transparence ou à une codification communautaire. Chacun est libre de vivre sans obéir à un mot d'ordre obligatoire dicté par les uns ou les autres.
Bien sûr, ce texte ne résoudra pas les problèmes qui demeurent. Je pense à l'homophobie et aux menaces qui pèsent sur les homosexuels dans nos sociétés modernes, comme elles pèsent sur les femmes et les Juifs, du fait des islamistes. Les treize pays qui tuent et les soixante pays qui emprisonnent pour ce fait se situent tous du même côté du globe.
La proposition de loi permettra de réhabiliter la mémoire de nos compatriotes, qui, depuis les tribunaux, les arrière-salles, les geôles, les caves auxquels ils étaient habitués, rejoindront le jardin extraordinaire chanté par Charles Trenet : « Il suffit pour ça d'un peu d'imagination ».