Cependant, que provoque le renforcement de la répression pénale ? Rien. Chaque fois, il reste sans effet sur la commission des actes visés. Or notre objectif est bien de lutter contre les actes eux-mêmes, et d'empêcher la commission d'actes à caractère raciste ou antisémite. Dès lors, ce qu'il faut faire, c'est lutter contre le caractère systémique du racisme et de l'antisémitisme ; c'est lutter contre les préjugés qui les sous-tendent ; c'est faire de la formation, dans tous les domaines de la société.
En revanche, renforcer la réponse pénale, c'est passer à côté du problème. Ne serait-ce que parce que les gens ne vont pas porter plainte, comme cela a été dit. D'un côté, on estime à 1,2 million le nombre d'actes à caractère raciste et antisémite commis chaque année – en augmentation depuis le 7 octobre 2023, comme on l'a rappelé ; de l'autre, seules 12 000 plaintes sont déposées en ce sens. C'est là que se situe le problème ! Il faut aider les gens à porter plainte et, pour cela, changer par exemple les méthodes d'accueil. Renforcer la répression pénale, je le répète, ne changera rien à la commission de ces actes.