Des mots et expressions antisémites – souvenez-vous des fameux « Qui ? » – aux propos racistes décomplexés, jusqu'aux récentes attaques sur le droit des femmes à disposer de leur corps, tout y passe, exactement comme aux États-Unis. Alors oui, il est temps d'agir, dans la sphère publique comme privée, n'en déplaise à mes voisins de droite.
Vous avez choisi de considérer un champ large de discriminations, et je vous dis merci. Si vous me permettez de le reformuler ainsi, je dirai même que vous êtes, par votre travail, entrés dans le champ qui définit l'aspect systémique de ces haines. Je sais que vous n'aimez pas trop cette expression de racisme systémique, parce que vous pensez qu'elle est accusatoire pour nos institutions ou pour nos concitoyens. Sachez-le : vraiment, il n'en est rien. Mais comme je préfère le fond à la forme, le sens aux mots, je me contente de constater qu'à défaut de nous rejoindre sur le vocabulaire, nous nous rejoignons donc, et c'est suffisamment rare pour être noté, sur le fait qu'aucune démocratie mature ne saurait accepter une haine qui fait système.
Si je parle de système, c'est qu'historiquement, la haine de l'altérité est une construction culturelle. Racisme et antisémitisme sont historiquement construits, armés par les mêmes idéologies, les mêmes qui organisent le rejet des droits des personnes LGBT ou des femmes. Et le ton poli ou l'habit choisi ne changeront jamais la réalité d'un projet politique : la haine nie la fraternité, lui substituant le rejet systématique ; elle nie l'égalité, lui substituant une hiérarchie inventée ; elle nie enfin, logiquement, la liberté, l'asservissant au respect d'une norme encore une fois fantasmée. Vous le voyez donc, cette haine est intrinsèquement l'ennemie de la République, de la démocratie et de tout ce qui fait la France.
Vous renforcez les peines encourues ; ce n'est pas vraiment l'angle d'attaque que nous privilégions, mais nous ne nous y opposons pas. Toutefois, monsieur le rapporteur, quels moyens mettez-vous à la disposition de la justice, de la police, de la réparation des victimes ?
Le 08/03/2024 à 22:28, Aristide a dit :
La peine ne fera qu'aggraver le ressentiment raciste. L'éducation et la pédagogie sont plus appropriées.
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