Vous l'avez dit, monsieur le ministre, l'énergie nucléaire a une importance stratégique dans le mix énergétique français, que ce soit pour notre indépendance énergétique ou pour la décarbonation de notre industrie.
Vous l'avez dit aussi, nous allons réaliser des investissements importants pour permettre le renouveau de notre parc nucléaire – vous avez par exemple évoqué les EPR 2. Il est donc crucial d'amplifier la formation de nos jeunes, non seulement au niveau supérieur de la recherche, de l'ingénierie et de la haute technologie, mais aussi dans les métiers de base qui sont des métiers phares, très recherchés par notre industrie depuis que vous avez engagé la réindustrialisation de la France.
Or ces métiers peinent à attirer nos jeunes. On l'a vu, nous avons été confrontés à des difficultés de recrutement dans la filière nucléaire, et elles ont été identifiées comme l'une des causes principales du retard de l'EPR de Flamanville et des surcoûts occasionnés. Comme je le disais, il est difficile d'attirer nos jeunes vers ces métiers, qui sont pourtant les métiers de base de la maintenance industrielle – soudeurs, électriciens, automaticiens, chaudronniers. Comment leur faire comprendre qu'à l'issue d'une formation de chaudronnier, on ne fabrique pas des chaudrons et qu'au contraire, on travaille pour une industrie de pointe ?
Vous avez mentionné les moyens importants qui sont consacrés par exemple à France Compétences. Nous avons développé l'apprentissage et engagé la réforme des lycées professionnels, mais comment redonner à nos jeunes l'amour de ces métiers industriels, qui sont tellement essentiels à notre filière nucléaire ? Par exemple, dans le Jura, le lycée des métiers des arts du métal, Ferdinand-Fillod, à Saint-Amour, peine à recruter dans les formations de technicien en chaudronnerie industrielle, en tuyauterie et en soudure. Mettre les moyens, c'est bien, mais nous devons réfléchir à des manières de motiver et d'intéresser les jeunes, en redonnant une belle image à ces métiers industriels.